Alors que la France critique publiquement le génocide israélien à Gaza, une enquête de Disclose révèle qu’une cargaison de matériel militaire à destination d’Israël doit être expédiée ce jeudi depuis Fos-sur-Mer. Il s’agit de 14 tonnes de pièces destinées à la fabrication de cartouches pour fusils mitrailleurs. Un « scandale » pour certains députés LFI et militants des droits humains. Focus.
La France s’apprête à expédier du matériel pour mitrailleuses à destination d’Israël, depuis le port de Fos-sur-Mer, ce jeudi 5 juin. Selon Disclose, un cargo battant pavillon israélien doit faire escale ce jour-là pour charger 14 tonnes de composants destinés à la fabrication de munitions. Ces équipements sont commandés par Israel Military Industries (IMI), une filiale d’Elbit Systems, un acteur majeur de l’industrie de défense israélienne.
Troisième livraison depuis janvier 2025
Les pièces livrées sont des maillons métalliques servant à relier les balles dans les chargeurs des armes automatiques. Israel Military Industries (IMI), qui se présente comme « le fournisseur exclusif des forces armées israéliennes », alimente l’armée en munitions de divers calibres.
D’après l’enquête conjointe de Disclose et du média irlandais The Ditch, cette opération marquera le troisième envoi de ce type entre Fos-sur-Mer et le port de Haïfa depuis janvier 2025. Et cela, malgré les mises en garde des experts des Nations unies contre les transferts d’armes vers Israël, invoquant le « risque de génocide » lié à une guerre qui a fait, selon l’Unicef, plus de 50 000 morts, dont 15 000 enfants.
🚨🇫🇷🇮🇱 ALERTE INFO | La France CONTINUE EN SECRET ses livraisons d’armes à Israël : demain, un cargo partira de Fos-sur-Mer avec 14 TONNES d’équipements pour mitrailleuses, selon Disclose. pic.twitter.com/DiFWvGRtlw
— Cerfia (@CerfiaFR) June 4, 2025
Des pièces pour des armes qui tuent des civils
Le 3 avril dernier, le cargo Contship Era avait embarqué 26 palettes, équivalant à près de 20 tonnes d’équipements militaires destinés à IMI. Une seconde cargaison a quitté le port le 22 mai, avec deux millions de maillons : un million de type M9 (pour armes lourdes) et un million de type M27, compatibles avec le fusil automatique Negev 5.
Cette arme est notamment impliquée dans le « massacre de la farine », le 29 février 2024, où plus d’une centaine de civils palestiniens ont été tués près d’un convoi humanitaire. En octobre 2023, avec l’aval du gouvernement français, l’entreprise avait déjà exporté 100 000 maillons.

Les dockers refusent de charger le conteneur
« Nous ne participerons pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien » ont réagi, ce mercredi, les ouvriers dockers du port de Marseille-Fos. Ils annoncent, dans un communiqué, leur refus de charger la marchandise.
La députée insoumise Clémence Guetté a qualifié l’affaire de « nouveau scandale” sur ses réseaux sociaux, exigeant des explications d’Emmanuel Macron : « La France ne peut être complice du génocide en cours en Palestine ».
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