L’ONG française SOS Chrétiens d’Orient a été perquisitionnée la semaine dernière, dans le cadre d’une enquête ouverte en 2020, pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » commis en Syrie, a indiqué ce samedi le Parquet national antiterroriste (PNAT).
Le siège de l’association SOS Chrétiens d’Orient a été perquisitionné durant trois jours, du mardi 23 au jeudi 25 septembre, selon franceinfo. Ces perquisitions s’inscrivent dans une enquête préliminaire ouverte par le PNAT pour « complicité par aide ou assistance de crime de guerre » et « complicité par aide ou assistance de crimes contre l’humanité » commis contre des civils en Syrie pendant la révolution.
Plusieurs perquisitions et auditions sur trois jours
Entre mardi et jeudi, « plusieurs opérations de perquisitions au sein d’associations, dont l’association française SOS Chrétiens d’Orient, de sociétés ou au domicile de particuliers, ainsi que plusieurs auditions en qualité de témoin ou de mis en cause sont intervenues », a confirmé le PNAT, précisant que l’enquête se poursuit. Elle est conduite par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).
Selon franceinfo, les gendarmes de l’OCLCH ont perquisitionné les bureaux de l’association à Boulogne-Billancourt, mais aussi ses locaux à Courbevoie et Paris, deux sociétés en Ille-et-Vilaine ainsi que des lieux en Essonne.
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— GeoRossignol (@GeoRossignol) September 28, 2025
L’ONG SOS Chrétiens d’Orient a fait l’objet d’une perquisition cette semaine dans le cadre d’une enquête ouverte en France pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Syrie, a déclaré le Parquet national antiterroriste. pic.twitter.com/TnWqouj4gL
Partenariat avec des milices pro-Bachar al-Assad
Ces opérations s’inscrivent dans l’enquête du PNAT pour « complicité par aide ou assistance de crime de guerre ». D’après Mediapart (2020), certains partenaires syriens de SOS Chrétiens d’Orient, à la tête de milices pro-Bachar al-Assad, les Forces de défense nationale (NDF), sont accusés par des ONG d’avoir pillé des villages, bombardé des civils et enrôlé des enfants en Syrie.
Les enquêteurs cherchent à déterminer si les milliers d’euros collectés par l’association depuis 2016, officiellement pour des missions humanitaires, ont pu bénéficier aux miliciens des NDF, accusés d’exactions contre des Syriens. Dans un communiqué publié samedi, SOS Chrétiens d’Orient a dénoncé « avec force les moyens disproportionnés déployés à cette occasion et la violence du procédé ».
Une affaire « grotesque » pour l’ONG
Pour le président de l’association, Charles de Meyer, cette affaire « grotesque » est « montée de toute pièce par Mediapart dans le seul but de nuire », qualifiant la procédure judiciaire de « forgerie poursuivant des objectifs de propagande politique ».
Créée en 2013, l’association SOS Chrétiens d’Orient affirme venir en aide aux chrétiens persécutés en Syrie, notamment par l’organisation État islamique. Mais ses responsables ont été maintes fois accusés de complaisance envers le régime de Bachar al-Assad.
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