Visé par deux frappes de drone successives, attribuées à Israël, le sort du « Global Sumud Flotilla » reste dans l’incertitude. Son départ, initialement prévu le 4 septembre depuis Tunis, a de nouveau été repoussé pour la troisième fois. Ce vendredi, 158 sénateurs et eurodéputés ont adressé une lettre à leurs ministères des Affaires étrangères, exigeant une protection pour les membres de la flottille. Zoom
Prévu initialement le 4 septembre depuis le port de Sidi Bou Saïd, au nord de Tunis, le départ de la « Global Sumud Flotilla » a été repoussé pour la troisième fois mercredi 10 septembre, officiellement à cause du mauvais temps. Mais après les frappes de drone, plusieurs organisateurs tunisiens s’inquiètent sérieusement de l’avenir du convoi.
Entre obstacles administratifs et entraves politiques
Le sort de la flottille Global Sumud reste incertain, certains membres parlent d’« obstacles sécuritaires, administratifs et logistiques ». De son côté, les autorités tunisiennes affirme que « plusieurs navires doivent encore subir des inspections techniques » et qu’ils ne sont pas prêts à naviguer. Pour l’heure, aucune nouvelle date de départ n’a été annoncée.
« On sait qu’il y a une volonté politique de faciliter notre mission, mais il y a aussi eu des entraves. Certains équipiers tunisiens n’ont pas pu entrer au port, des papiers ont été confisqués puis restitués, et des policiers ont dit aux soutiens que le lieu du rassemblement avait changé, ce qui était faux », relatent des organisateurs.
🔴ALERTE INFO
— Les Spectateurs (@SpectateursFr) September 10, 2025
Tunisie : Deuxième assaut nocturne de drones visant une nouvelle flottille humanitaire, Global Sumud au port de Tunis.
Pour la deuxième nuit consécutive, des drones ont visé la flottille Global Sumud au port de Tunis. L’attaque a ciblé spécifiquement le bateau… pic.twitter.com/TeR9V0NLnm
Deux attaques de drone successives
La situation s’est encore compliquée après que la flottille a été visée par deux attaques de drone, lundi 8 et mardi 9 septembre, imputées à Israël. Les deux navires les plus importants, sous pavillon portugais et britannique, dont celui transportant Greta Thunberg, l’eurodéputée Rima Hassan et d’autres membres du comité directeur, ont été pris pour cibles.
Un épisode gênant pour Tunis, qui avait facilité l’arrivée d’une partie du convoi depuis Barcelone. Après avoir démenti la première frappe, le ministère de l’Intérieur a qualifié la seconde d’« agression préméditée » et promis une enquête pour établir les responsabilités.
La position initiale des autorités a surpris jusque dans le camp présidentiel. Riadh Jrad, proche de Kaïs Saïed et figure médiatique, a accusé les organisateurs et certains médias de vouloir « nuire à l’État tunisien » et « semer le doute sur la vigilance (…) de ses institutions sécuritaires et militaires ».
English below
— Rima Hassan (@RimaHas) September 12, 2025
🔴🇪🇺 158 députés, eurodéputés et sénateurs de toute l'Europe de toute l'Europe ont adressé une lettre à leur ministère des Affaires étrangères respectifs, réclamant une action urgente pour protéger les membres de la Global Sumud Flotilla.
Alors que celle-ci a… pic.twitter.com/8ylYcXor5u
Protéger les membres de la flottille
Les organisateurs, eux, préfèrent tempérer. « Nous avons reçu un accueil chaleureux, même de la part des forces de sécurité », raconte Malika, infirmière du collectif Blouses blanches pour Gaza, comparant la situation à la répression subie au Caire en juin lors de la marche mondiale pour Gaza, interdite par les autorités égyptiennes.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU, a d’abord évoqué « une violation de la souveraineté tunisienne » avant d’appeler à la retenue : « Dans cette mission, on n’agit pas pour soi-même. Chaque erreur peut se retourner contre ceux qui nous entourent et, au final, contre les Palestiniens », a-t-elle déclaré en marge d’une conférence de presse.
Sous anonymat, une coordinatrice s’est toutefois dite « choquée » : « J’aurais voulu que la Tunisie condamne cette attaque et assure notre sécurité. Mais elle n’a pas les moyens de s’opposer frontalement à Israël et à ses alliés. » Vendredi, 158 députés, sénateurs et eurodéputés de toute l’Europe ont adressé une lettre à leurs ministères des Affaires étrangères, exigeant une action urgente pour protéger les membres de la flottille et « que ces attaques ne restent pas impunies ».
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