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Enquête : l’Arabie saoudite finance t-elle l’occupation israélienne en Palestine ?

Une enquête récente du média Arab Digest démontre que l’Arabie saoudite aurait financé l’occupation israélienne en Palestine, via son Fonds d’investissement public (FIP). Elle dévoile de multiples transactions financières investis dans des entreprises israéliennes soutenant ouvertement le génocide en cours à Gaza. Focus.

Pour l’enquête du média Arab Digest, traduite par le site OrientXXI, les conclusions sont sans appel : les activités du prince Mohammed Ben Salman via le Fonds d’investissement public (FIP) saoudien ces cinq dernières années « vont au-delà de la simple normalisation » avec Israël. Les transactions financières investies dans diverses entreprises israéliennes ont bien « financé l’occupation des territoires Palestiniens et le génocide en cours à Gaza ».

Le projet Vision 2030 : une aubaine pour Israël

Lorsque le prince héritier Mohammed Ben Salman a lancé son plan Vision 2030 en 2016, il savait que ce projet colossal nécessiterait des technologies, du financement et de l’influence politique. Comme le résumait le Jerusalem Post le 10 février 2025 :

« De récentes informations indiquent que Neom est confrontée à d’importants défis financiers, l’augmentation des coûts et les retards suscitant des inquiétudes quant à la faisabilité du projet. C’est un domaine évident où la hi-tech israélienne pourrait aider à son développement […] Israël est un leader mondial en matière de cybersécurité et d’intelligence artificielle […].

Une relation formelle entre l’Arabie saoudite et Israël pourrait ouvrir la porte à un accroissement des investissements occidentaux et israéliens en Arabie saoudite. […] La normalisation israélo-saoudienne pourrait indubitablement permettre au plan Vision 2030 d’atteindre ses objectifs en attirant des investissements, en stimulant la croissance technologique et en développant le tourisme. »

Alors que la normalisation officielle reste discutée, Israël et Riyad coopèrent depuis des années. En janvier 2020, les Israéliens ont été pour la première fois légalement autorisés à voyager en Arabie saoudite pour motifs religieux ou professionnels. En novembre de la même année, Benyamin Netanyahou a secrètement rencontré Mohammed Ben Salman à Neom, en présence de Mike Pompeo et du chef du Mossad, Yossi Cohen.

Chantier du projet NEOM, Arabie saoudite

Après l’ouverture de l’espace aérien saoudien aux avions israéliens en juillet 2022, puis l’interview de Nétanyahou par Al-Arabiya en décembre, des dizaines d’entrepreneurs israéliens de la tech et des affaires se sont rendus en Arabie saoudite, menant à des accords civils et militaires.

Financement d’entreprises liées à l’occupation

« Ces liens s’inscrivaient dans un plan visant à préparer l’opinion saoudienne et arabo-musulmane à une normalisation imminente avec Israël ». Yasir Al-Rumayyan, directeur du FIP doté de 620 milliards de dollars, a joué un rôle central en mobilisant ces capitaux. Tandis que l’argent saoudien entrait dans les firmes israéliennes, celles-ci multipliaient leurs investissements dans le royaume.

La base de cette stratégie fut posée en 2021 lorsque Jared Kushner, beau fils de Trump, persuada le FIP de lui verser 2 milliards de dollars pour son fonds Affinity Partners. Il investit ensuite dans deux sociétés israéliennes : Shlomo Group en 2023 et Phoenix Financial en 2024. Shlomo gère transports et logistique pour l’armée d’occupation. Phoenix, leader des assurances et de la gestion d’actifs, détient des parts dans de multiples compagnies israéliennes.

Jared Kushner, beau fils du président américain Donald Trump

Selon Middle East Eye, des filiales de Phoenix couvrent onze entreprises publiques et une privée liées aux colonies en Cisjordanie, à Jérusalem-Est annexée et au Golan occupé. En passant par Kushner, l’Arabie saoudite a donc indirectement facilité et profité de l’occupation israélienne, aux côtés du Qatar et des Émirats arabes unis. Phoenix possède 3,88 % d’Elbit Systems, premier fabricant d’armements israélien, qui fournit 80 % des armes terrestres et 85 % des drones de combat.

Des sociétés qui subventionnent le génocide à Gaza

En février 2024, la Future Investment Initiative Foundation, une institution financière saoudienne, a organisé un sommet à Miami, initié par le FIP, réunissant 1 000 délégués, dont Alex Karp, PDG de Palantir. Cette société fournit à Tsahal des logiciels de ciblage automatisé intégrés au système « Habsora » (« Évangile »). Face aux critiques selon lesquelles Palantir aurait tué des Palestiniens à Gaza, Alex Karp a répondu le 20 avril 2025 : « Principalement des terroristes, c’est vrai. »

Le FIP a renforcé ses liens avec Palantir via Al-Turki Holding, groupe saoudien ayant signé en janvier 2025 un « partenariat stratégique » avec la firme américaine. L’une de ses filiales, Nesma & Partners, fait partie des quatre constructeurs choisis par le FIP pour un investissement de 1,3 milliard de dollars.

Le FIP avait déjà placé 20 milliards de dollars en 2017 dans Blackstone, fonds américain ayant octroyé après le 7 octobre 2023 une aide de 7 millions de dollars à Israël. Autre exemple : la start-up Magic Leap, active en réalité augmentée et implantée en Israël, a reçu d’importants capitaux saoudiens. Elle avait acquis NorthBit, société de cybersécurité israélienne, en 2016.

Ainsi, par son Fonds d’investissement public, l’Arabie saoudite a bien consolidé ses relations avec Israël en soutenant directement des entreprises liées à l’occupation de la Palestine. Une collaboration flagrante alors même que Riyad dénonçait encore récemment « l’agression israélienne » du 9 septembre contre le Qatar et s’inquiète désormais des ambitions régionales de Tel-Aviv.

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