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jeudi 25 avril 2024

Des voix expriment leur indignation après l’arrestation de Idriss Sihamedi

Maître Samim Bolaky, l’avocat d’Idriss Sihamedi, devant les locaux de la police d’Evry-Courcouronnes.

Le placement en garde à vue et la perquisition musclée réalisée dans le domicile du président de Baraka City ainsi que dans les locaux de l’association ont été dénoncés par plusieurs voix et acteurs associatifs. Le zoom de la rédaction.

Quelques heures après le placement en garde à vue de Idriss Sihamedi à l’hôtel de police d’Evry-Courcouronnes, un rassemblement était organisé sur place à 17 h et à l’appel de Baraka City, l’ONG dont il est le fondateur et le président.

Quelques dizaines de citoyens ont fait le déplacement.

Sur place, l’avocat de M. Sihamedi, Samim Bolaky, a répondu à quelques questions et a apporté certaines clarifications.

De l’inquiétude et de l’indignation ont été exprimées, à propos de cette arrestation, concernant la menace pesant sur les libertés publiques et notamment la liberté d’informer dont a usé le président de Baraka City au sujet de certaines révélations concernant Zineb el Razoui.

« Que lui reproche-t-on au juste ? »

Sur les réseaux sociaux, des voix musulmanes (cadres associatifs, imam, maison d’édition, médias) ont exprimé leur condamnation et leur incompréhension concernant cette garde à vue, alors que les deux premiers hashtags en tête des tendances sur Twitter étaient « Zineb » et « SoutienIdrissSihamedi ».

Le Collectif contre l’islamophobie en France a parlé de « stratégie mafieuse » du gouvernement et d’« irréparable humiliation » sur sa page Facebook.

« Comme en 2015, il s’agit de « rassurer » une partie de la population, celle qui a réellement cru que la crise sociale française est due au « problème musulman ». Il s’agit de montrer à ces personnes qui ont assimilé le discours islamophobe que l’État est prêt, comme au siècle dernier, à brutaliser une partie de la population, démontrant l’imminence du fascisme qui frappe à nos portes ».

Marwan Muhammad, co-fondateur de la Plateforme Les Musulmans, s’interrogeait pour sa part et sur Twitter en ces termes : « Que lui reproche-t-on au juste ? D’avoir critiqué l’action du gouvernement ? Ces méthodes de représailles et d’intimidations sont indignes d’une démocratie. »

Même questionnement de la part des éditions Nawa, sur Twitter : « Mise à part la liberté d’expression dont il use qu’est-ce qui peut bien leur être reproché ? Délit d’opinion ? »

Elias d’Imzalène, d’Islam & info, considère quant à lui que la cause est générale et déborde la personne du président de Baraka City. « Il ne s’agit plus ici d’#IdrissSihamedi mais de notre liberté à toutes et à tous. Il faut relayer et se mobiliser », a-t-il tweeté.

« Tuer le messager afin de tuer son message »

Pour l’imam Noureddine Aoussat, qui a exprimé toute sa solidarité à la famille du président de Baraka City, il s’agit là d’une « perquisition violente et choquante ».

« Les gouvernants de la France d’aujourd’hui continuent à reproduire les mêmes perquisitions : violentes, choquantes et dégradantes physiquement et moralement. Je m’indigne de tout mon être et lève ma voix avec toute ma force contre ces perquisitions injustifiées, et inexplicables, sinon par cette islamophobie qui amalgame pratique de l’islam et extrémisme. »

Idriss Sihamedi.

Le prédicateur Nader Abou Anas s’est dit quant à lui « consterné » et a manifesté son soutien à M. Sihamedi.

« Je condamne fermement cette répression actuelle envers les associations musulmanes. J’implore Allah de soulager l’ONG Barakacity, de libérer son président et de protéger notre oumma des injustes. »

Du côté des acteurs associatifs, la Coordination contre le racisme et l’islamophobie fondée par Abdelaziz Chaambi, a dénoncé une campagne publique destinée à punir Idriss Sihamedi pour ses révélations sur Zineb el Razoui.

« Idriss Sihamedi a fait des révélations pour le moins stupéfiantes sur des faits graves et le double-discours dont se sont rendues coupables deux figures de l’islamophobie française parmi les plus notoires que sont Zohra Bitan et Zineb El Rhazoui. La machine infernale de la diffamation s’est immédiatement emballée avec pour seul objectif : tuer le messager afin de tuer son message. Secondées par les services du ministère de l’Intérieur, qui auraient demandé à Twitter de censurer le compte d’Idriss Sihamedi, sans qu’aucune plainte ne soit déposée et sans que la justice ne soit saisie, elles ont fait preuve d’un mépris total des principes de l’État de droit et de toutes les lois de notre République. »

Un symptôme de la confiscation des libertés

Le Parti des Indigènes de la République estime de son côté et dans un communiqué que « la perquisition ayant eu lieu ce matin dans les locaux de BarakaCity et chez son président Idriss Sihamedi s’inscrit dans la longue offensive policière de l’Etat contre les musulmans et leur organisation autonome ».

«Pour avoir exercé sa liberté d’expression et enquêté sur les contradictions de figures de l’islamophobie médiatique, Idriss Sihamedi est accusé de « harcèlement moral » et de vol de documents ». Cette criminalisation d’un leader musulman dans l’exercice de ses droits d’expression et de résistance à l’islamophobie est symptomatique du processus de confiscation totale des libertés d’expression, d’opinion et d’organisation des musulmans de France annoncé par le futur projet de loi sur le « séparatisme ». »

Enfin, l’intellectuel suisse Tariq Ramadan a condamné, sur sa page Facebook, la violence de l’interpellation d’Idriss Sihamedi en ces termes : « La façon dont le RAID (unité d’élite de la police) est intervenu chez lui, dans sa vie privée, le malmenant, lui, sa femme, et ses enfants, est proprement inqualifiable. Comment justifier par ailleurs la perquisition d’une organisation humanitaire, Barakacity, dont il est certes le président mais qui n’a rien à voir avec le sujet ? »

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