Le groupe Casino va supprimer au moins 3000 postes ont annoncé des syndicats. Plus de 200 magasins du groupe ont déjà été vendus depuis le printemps dernier. Nos explications.
Le groupe Casino prévoit de supprimer plus de 3 000 postes dans le cadre d’un plan social annoncé en avril, selon des sources syndicales. Après une réunion du comité social et économique central (CSEC) à Saint-Étienne, ces chiffres ont été communiqués, bien que la direction du groupe n’ait pas souhaité les confirmer ou les infirmer. Cependant, elle a précisé que toutes ces suppressions de postes ne conduiraient pas à des licenciements secs, soulignant que la réduction annoncée précédemment se situait entre 1 293 et 3 267 postes.
Des demande de départ volontaires
Lors de la réunion du CSEC à Saint-Étienne, les deux principales entités du groupe Casino ont présenté aux syndicats les détails du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Distribution Casino France (DCF) prévoit 2 029 suppressions de postes, tandis que sa filiale logistique Easydis en annonce 740, en raison de la fermeture de quatre entrepôts et de la vente de deux sites. Au total, plus de 3 000 salariés seront touchés, y compris dans d’autres entités du groupe, ainsi que chez Monoprix et Franprix, selon Hervé Preynat, délégué syndical CFDT d’Easydis.
Plus de 100 demandes de départs volontaires ont déjà été formulées dans le cadre du plan social du groupe Casino, selon les syndicats et une source de la direction, qui précise que le processus est en cours. La direction a également annoncé que plus de 1 000 postes seront à pourvoir au sein du groupe, ce qui pourrait réduire l’impact des licenciements. Les représentants des quatre syndicats présents dans le groupe ont confirmé ces informations.
La faiblesse du volet social
En juillet, Casino a annoncé la vente de 66 magasins grand format au groupement Les Mousquetaires et à Auchan Retail France, après avoir déjà cédé plus de 200 hypermarchés et supermarchés à ses concurrents au printemps. Les syndicats ont unanimement rendu un avis défavorable sur la procédure, critiquant notamment le volet social. Ils dénoncent des indemnités supra-légales plafonnées à six mois de salaire pour les employés ayant plus de 20 ans d’ancienneté, ainsi qu’un congé de reclassement limité à 70 % du salaire brut.
Certains représentants du personnel pointent « la faiblesse du volet social, avec des indemnités supra légales plafonnées à six mois de salaire pour les personnes licenciées ayant plus de 20 ans d’ancienneté et un congé de reclassement fixé à 70% du salaire brut» » pendant la procédure et s’inquiètent des incertitudes sur « l’avenir du groupe », que le consortium mené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky souhaite recentrer sur le commerce alimentaire de proximité.
Fin 2022, Casino employait environ 200 000 personnes dans le monde, dont 50 000 en France, mais après plusieurs cessions, ses effectifs en France étaient déjà tombés sous les 30 000 avant l’annonce du plan social.