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lundi 29 avril 2024

Badr et le miracle du « Taqlîl »

Badr et le miracle du « Taqlîl » Mizane.info

La bataille légendaire de Badr survint le 17 ramadan. Cette bataille décida du sort de l’islam. L’une des particularités de cette bataille de Badr fut la notion de taqlîl. Ahmadou Kanté nous explique ce qu’est cette notion dans une chronique à lire sur Mizane.info.

Cette première confrontation armée qui a eu lieu à côté des puits de Badr, la deuxième année de l’hégire, 17 Ramadan, mars 624 est unique dans l’histoire de l’islam, des musulmans et du monde (Coran 3 : 123). Cet endroit caillouteux est bien indentifiable et identifié à 150 Km de Médine et 600 km de la Mecque.

Pour les besoins d’une compréhension approfondie des enjeux de cette confrontation. Le Coran qualifie la confrontation de Badr de « yawmal taqal jam ‘ân » (le jour de la rencontre des deux groupes) ; « yawmal furqân » (le jour de la distinction) – (Coran 8 : 41).

Relativement aux parties prenantes, le Coran qualifie les combattants musulmans de « fi -atun tuqâtilu fî sabîllillah » (une troupe qui combat dans la voie de Dieu) et celle d’en face de « kâfirah » (troupe mécréante) – (Coran 3 : 11).

Dans les lignes qui suivent, nous avons choisi de méditer un des miracles qui attestent de l’intervention de Dieu dans cette bataille de Badr par le truchement de ce que nous avons appelé l’effet « Taqlîl » (réduction de nombre).

Il y a eu quatre effets « Taqlîl » : un qui a concerné exclusivement le Prophète (صلى الله عليه وآله وسلم) ; un autre qui a concerné la troupe musulmane à deux reprises (avant et pendant la bataille) ; et enfin un autre encore qui a concerné la troupe mecquoise mécréante.

Mais une question incontournable pour qui ne veut pas mentir à sa soif de méditation est : « Que pourrait-on retenir de la sagesse qui est derrière le miracle du « Taqlîl » relativement à la bataille de Badr ?

Quant au Prophète, c’est en plein sommeil que Dieu lui fait « voir » par effet de « Taqlîl », avant le déclenchement du combat armé en tant que tel, un nombre de combattants en dessous de la réalité. Sans aucune indication numérique.

Mais vu qu’il y a eu effet « Taqlîl », on peut considérer que le nombre de combattants mecquois vus par le Prophète en plein sommeil était inférieur aux nombres de 900 ou 1000 qu’il avait lui-même estimés sur la base des 9 ou 10 chameaux que ces derniers sacrifiaient par jour pour se nourrir.

C’est le Coran qui dit lui-même ce qui était visé par le truchement de ce que le Prophète a vu dans son sommeil par l’effet du « Taqlîl » : lui éviter ainsi qu’aux combattants musulmans la démotivation et la désunion eu égard à un rapport de nombre tellement défavorable qu’ils seraient tentés de se dire que la bataille était perdue d’avance. (Coran 8 : 43).

Au matin, avant le déclenchement des hostilités, le Prophète voyait déjà comment Dieu était en train d’agir pour l’apaiser lui-même, chose à la suite de laquelle, il a annoncé le paradis à tout martyr de Badr parmi les musulmans avant la bataille. Son statut de Prophète et chef du parti de Dieu en a fait le premier destinataire du miracle de « Taqlîl ».

Ensuite, le deuxième effet « Taqlîl » a concerné les combattants musulmans avant le déclenchement des hostilités. Ces derniers avaient déjà bénéficié d’une pluie apaisante qui a purifié et raffermi leurs cœurs la veille du combat (Coran 8 : 11).

C’est ainsi que les yeux des combattants musulmans seront touchés une première fois par l’effet « Taqlîl » quand ils feront face à la troupe mecquoise. Cet effet fera qu’ils verront la troupe mecquoise comme si les combattants qui la formaient étaient juste deux fois plus nombreux qu’eux. (Coran 3 : 13).

Tenant compte du nombre estimé par le Prophète lui-même, on en déduit que le nombre de combattants mecquois vus par les combattants musulmans (qui étaient environ 300), suite à l’effet « Taqtîl » était donc d’environ 600, et ce, alors que les deux troupes se font face.

On voit que c’est seulement lorsque les combattants sont alignés en rangs serrés tous prêts à donner leur vie dans la voie de Dieu, que Celui-ci fait s’accomplir cet autre effet « Taqlîl ». Voyant leurs ennemis, juste deux fois plus nombreux qu’eux, l’on peut aisément en retenir que les musulmans s’en sont trouvés fortement encouragés à tout donner dans cette bataille.

La troisième et dernière manifestation de l’effet « Taqlîl » aura lieu en pleine bataille. Cette fois-ci, l’effet « Taqlîl » se produit dans les yeux des combattants des deux camps (Coran 8 : 44). Il en est venu que les combattants musulmans voyaient leurs ennemis en nombre encore plus réduit qu’avant la bataille mais le Coran ne donne pas d’indication pour s’en faire un ordre de grandeur.

Disons que les combattants mecquois, aux yeux des combattants musulmans, faisaient alors moins que les 600 qu’ils faisaient avant le déclenchement des hostilités.

C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre les propos du compagnon ibn mas ‘ûd (Plaise à Allah de l’agréer) : « Quand les combats ont commencé, nous voyions qu’à chacun de nous faisait face un combattant du camp ennemi ». L’on déduit de cette remarque de ibn ma ‘ûd que le nombre de combattants de la troupe mecquoise était alors d’environ 300 (le même nombre que les musulmans) suite à l’effet « Taqlîl ».

De leur côté, l’effet « Taqlîl » faisait que les yeux des combattants mecquois voyaient une troupe musulmane en nombre réduit, c’est-à-dire, moins que les 300 qu’ils ont vus avant le déclenchement du combat. (Coran 8 : 44).

Ce qui est constant c’est que l’effet « Taqlîl » a pour conséquence de « faire voir » aux yeux des concernés un nombre d’individus moindre que l’effectif réel du camp ennemi. Comme nous l’avons déjà indiqué, l’effet « Taqlîl » avait pour but de soulager le Prophète dans son sommeil, et de lui « sentir » l’intervention de Dieu dans la bataille de Badr.

Le même effet « Taqlîl » chez les combattants musulmans avant le déclenchement des hostilités avait pour but d’empêcher que la peur ne s’empare de ces derniers et que soit ils battent en retraite soit ils se battent sans aucun espoir ni aucune chance de vaincre la troupe mécréante d’en face.

Quand le combat a commencé, l’effet « Taqlîl » a eu pour but de renforcer encore plus la troupe musulmane dans le sens de remplir leurs cœurs d’une quiétude dont Seul le créateur et Maitre des mondes est capable afin qu’ils s’engagent à fond dans la bataille du « furqân » (la Distinction) entre le vrai et le faux. (Coran 8 : 42), (Coran 8 : 7-10).

Dans ce cadre, il n’est pas exagéré de dire que la bataille de Badr était une bataille « cosmique » qui a engagé Dieu, les anges et deux camps des fils d’Adam. (Coran 3 : 123-127) ; (Coran 8 : 7-13).

Du côté de la troupe mecquoise mécréante, le même effet « Taqlîl » avait un autre but. Laisser l’orgueil du « plus fort » se saisir d’elle la poussant à combattre avec mépris un ennemi en nombre réel négligeable comparé au leur et encore plus négligeable suite à l’effet « Taqlîl ».

Oui, un même effet « Taqlîl » qui manifeste la toute-puissance et la sagesse du Créateur et Maitre des mondes avec des incidences fort différentes selon qu’on est dans le camp du vrai ou du faux, dans la voie de Dieu ou dans les chemins de Satan. N’avons-nous jamais bien lu et médité la bataille de Badr ? Ne serait-ce que sous l’angle de l’effet « Taqlîl » ?

Ahmadou Makhtar Kanté

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