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lundi 29 avril 2024

Bac 2022 : une élève « agressée » par une CPE pour son voile

Venue passer son épreuve de baccalauréat ce jeudi 16 juin dernier, Sabrina a été victime d’une agression par une responsable éducative en raison du port de son voile à l’entrée de l’établissement selon plusieurs témoins. Nos explications.

C’est au lycée Charlemagne à Paris que la jeune femme de 18 ans dit avoir été agressée le 16 juin. La responsable lui aurait demandé de retirer son voile de manière agressive à l’entrée de l’établissement. Mais les faits ne s’arrêtent pas là. Après avoir ôté son foulard, la jeune femme n’a pu intégrer la salle d’épreuve que 45 minutes après le début de l’examen. 

Une violence confirmée par plusieurs témoins

Arrivée devant l’établissement, Sabrina aurait été stoppée par la responsable éducative. « Tu m’enlèves ce truc de la tête. », confie la jeune femme à Mediapart qui révèle l’affaire.

L’élève dit avoir l’habitude d’ôter son voile avant d’entrer au lycée et n’aurait donc pas perdu de temps pour le retirer. Malgré tout, elle est restée bloquée devant l’établissement. La responsable l’aurait « bousculée » et lui aurait dit qu’elle « s’occuperait de mon cas après » , affirme Sabrina à Mediapart. 

Selon les informations de Mediapart, l’académie de Paris considère que « la lycéenne aurait “ refusé d’ôter son voile contrairement à la réglementation en vigueur “ et “ malgré les rappels à la loi “ qui lui ont été faits par les personnels de la vie scolaire présents le jour de l’examen ».

Faux, réplique Mathias, membre du personnel éducatif et témoin de la scène, qui explique que Sabrina aurait retiré son voile « dans la seconde ». De plus, la responsable éducative se serait mise à « traquer » la lycéenne pour « l’insulter et lui parler mal. » « Je me suis mis dans son champ de vision pour tenter de calmer le jeu, d’abord sans intervenir. Ce n’est pas la première fois qu’elle a des accès de colère, mais ça n’a jamais pris de telles proportions.» confie-t-il à Mediapart. 

Une commerçante de la rue, également témoin de la scène, raconte avoir vu « quelqu’un se faire humilier ». « C’était un flot de mauvaises paroles. J’ai vu une élève debout à l’entrée du lycée, figée et seule. Une femme à l’intérieur de la cour était en train de lui hurler dessus. ».

Lycée Charlemagne à Paris

Une élève menacée et humiliée, une responsable sous protection judiciaire

Au bout de 45 minutes, l’élève est autorisée à rejoindre les couloirs de l’administration et est sommée d’attendre. La jeune femme recevra une convocation avant de pouvoir enfin se rendre à son épreuve, choquée par les propos tenus par la responsable éducative : « Elle m’a décrite comme un monstre à ses collègues, j’entendais tout. Elle leur a dit que j’avais tenté d’enfoncer la porte du lycée avec mon voile, comme si j’étais venue faire de la propagande. » raconte Sabrina.  La responsable éducative lui aurait promis par ailleurs de lui «  pourrir la vie ». 

Sur Twitter, l’extrême droite considère que la responsable éducative « était dans son droit ». Éric Zemmour a demandé vendredi à ce que « la responsable éducative “ accusée d’islamophobie” soit placée sous “ protection judiciaire”, estimant qu’elle est en “danger” après que son nom ait été dévoilé », en référence à Samuel Patty.

Le parquet de Paris indiquait samedi à Mediapart qu’une enquête avait été ouverte par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, « des chefs de menaces de mort, harcèlement moral en ligne et mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle ».

Marie Jarosz

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