Après l’attaque survenu à Paris samedi, par un individu d’origine iranienne, dans laquelle une personne a été tuée et deux autres ont été blessées, le profil psychiatrique de l’assaillant est au centre des débats. Armand Rajabpour-Miyandoab était connu pour souffrir de « troubles psychiatriques importants » d’après le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui déplore « un ratage [dans le suivi] psychiatrique ». Explications.
Arrêté ce samedi 2 décembre 2023, à Paris, après avoir tué un touriste allemand à coups de couteau et l’attaque contre deux autres personnes, Armand Rajabpour-Miyandoab était déjà connu des services de police pour avoir effectué quatre ans de prison à la suite d’une condamnation pour un projet terroriste à la Défense (Hauts-de-Seine).
L’interpellé, fiché S, était soumis à un « suivi » psychiatrique qui était arrivé à échéance en avril 2023 après des rapports successifs du médecin coordinateur. Une indication qui interroge. Le ministre de l’intérieur parle explicitement « d’un ratage psychiatrique » dans le suivi médical du suspect.
Sous les radars de la DGSI depuis 2016
Converti à l’Islam en 2015, l’individu né en France et d’origine iranienne, avait déjà été interpellé par le renseignement intérieur (DGSI) en 2016 pour un projet d’attaque à La Défense. En 2018, il avait été condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis et en était sorti en 2020.
Malgré ces antécédents, et un suivi psychiatrique jusqu’en avril 2023, Armand Rajabpour-Miyandoab est donc passé à l’acte, ce samedi 2 décembre, en tuant un touriste germano-philippin à coups de couteau et blessé deux autres personnes au marteau, non loin de la Tour Eiffel, à Paris.
Lors d’une conférence de presse, peu après son passage à l’acte, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a révélé que l’assaillant était connu pour des « troubles psychiatriques importants ». Un élément qui divise sur les réseaux sociaux
30 % des personnes suivies pour « radicalisation » atteintes de troubles psychiatriques
Sur la chaïne BFMTV, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé ce lundi 4 décembre, « un ratage psychiatrique » dans le suivi médical du suspect :
« Les médecins, à plusieurs reprises, ont considéré qu’il allait mieux et qu’il pouvait vivre, si j’ose dire, librement. (…) Il y a quelqu’un de malade mentalement qui ne prend plus son [traitement] et qui passe à l’acte »
Le ministre a également fait part de sa volonté de créer une « injonction administrative » en parallèle de l’injonction judiciaire qui permettrait d’ordonner un suivi médical. « Actuellement le préfet ne peut pas forcer quelqu’un à se présenter devant les psychiatres pour constater que cette personne, manifestement, ne va pas bien ; c’est ce qu’il faudrait changer,», a-t-il souligné.
« 30 % des personnes suivies pour radicalisation sont atteintes de troubles psychiatriques » d’après Gérald Darmanin. Pour le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, la question se pose « d’avoir une prolongation de l’injonction de soins lorsqu’il s’agit de personnes qui cumulent la pathologie psychiatrique et la radicalisation ».
Au-delà de ces interrogations, une autre question fondamentale subsiste : comment un individu souffrant d’aliénation mentale relevant de la psychiatrie grave peut-il être considéré comme un individu agissant selon une certaine forme de rationalité politique qui permettrait de qualifier ses agissements criminels de « terroriste » ?