Après plusieurs reports, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a confirmé le lancement en 2027 d’une monnaie unique régionale appelée ECO. L’annonce a été faite le 4 août à Banjul, en Gambie, par le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray. Explications.
Le projet de monnaie unique de la CEDEAO sur le point de se concrétiser ? Lors d’une rencontre officielle à Banjul avec le président gambien Adama Barrow, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, a confirmé lundi que « l’année 2027 sera l’année du lancement de l’ECO ». Cette initiative, visant à instaurer une union monétaire en Afrique de l’Ouest, est discutée depuis de nombreuses années.
Des ajournements à répétitions
Prévue initialement pour 2020, l’introduction de l’ECO a été reportée à plusieurs reprises à cause du Covid-19 et de divergences techniques, notamment l’incapacité de nombreux États membres à respecter les critères de convergence. « La pandémie a provoqué un choc économique majeur, rendant impossible le respect de ces critères par la quasi-totalité des États », rappellent les responsables, évoquant aussi des désaccords politiques.
L’annonce d’Omar Alieu Touray entérine l’abandon, par la CEDEAO, de critères communs pour tous les États membres. « L’idée est de lancer la monnaie unique avec ceux qui sont prêts », a déclaré le président de la Commission, précisant que « ceux qui ont besoin de plus de temps seront soutenus afin qu’ils puissent, eux aussi, répondre aux critères de convergence ».
Briser l’héritage colonial du franc CFA
À l’origine, l’ECO devait voir le jour dans la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), réunissant six pays à monnaie nationale, avant de fusionner avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui regroupe huit pays utilisant le franc CFA. Mais ce calendrier a été plusieurs fois repoussé (2003, 2005, 2009, 2014…) en raison des retards de convergence.
La future devise remplacera le franc CFA, encore émis par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et utilisé dans les huit pays de l’UEMOA, un système critiqué par de nombreux économistes comme « un héritage colonial » et une forme de néocolonialisme.
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