L’Iran a annoncé ce mercredi la suspension officielle de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette décision intervient après des accusations répétées de Téhéran contre l’agence, notamment son silence face aux frappes israéliennes et américaines visant les sites nucléaires iraniens. Explications.
Le 25 juin, au lendemain du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre dite “des 12 jours” contre Israël, le Parlement iranien avait massivement voté un projet de loi suspendant la coopération de l’Iran avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ce texte a ensuite été approuvé par le Conseil des Gardiens, l’organe chargé d’examiner la législation en Iran avant d’être ratifié, ce mercredi, par le président iranien, Massoud Pezeshkian.
Silence coupable et « intentions malveillantes »
Fin juin, le Parlement avait voté la suspension de la coopération entre la République islamique et l’agence onusienne. La loi est désormais officielle. Le président Iranien Massoud Pezeshkian « a promulgué la loi suspendant la coopération » avec l’AIEA, a annoncé mercredi la télévision publique iranienne.
Les autorités iraniennes avaient dénoncé les « intentions malveillantes » du directeur de l’agence onusienne. Elles avaient également reproché à l’AIEA son « silence » face aux bombardements israéliens et américains contre plusieurs sites nucléaires iraniens.
Téhéran avait aussi critiqué la résolution adoptée le 12 juin – la veille des premières frappes israéliennes – qui accusait l’Iran de ne pas respecter ses engagements en matière nucléaire. Une résolution qualifiée par les responsables iraniens comme l’une des « excuses » utilisées pour justifier l’agression israélienne.
Une décision inquiétante pour l’ONU
L’ONU a qualifié de « préoccupante » la décision de Téhéran, mercredi 2 juillet. « Nous avons vu la décision officielle, qui est évidemment inquiétante. Le secrétaire général (Antonio Guterres) a été constant dans son appel à l’Iran de coopérer avec l’AIEA », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a profité de la situation pour appeler la communauté internationale à « utiliser tous les moyens à sa disposition pour mettre fin aux ambitions nucléaires iraniennes ». Il a également exhorté l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni à « rétablir toutes les sanctions contre l’Iran ». Les États-Unis, de leur côté, ont qualifié la décision de Téhéran d’« inacceptable ».
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Une agression militaire injustifiée
Israël, prétendant que la République islamique était sur le point de se doter de l’arme nucléaire, avait lancé le 13 juin une vaste agression militaire contre l’Iran, frappant plusieurs centaines de sites nucléaires et militaires. L’Iran, qui nie vouloir fabriquer la bombe atomique, mais revendique son droit à l’enrichissement de l’uranium à des fins civiles, avait riposté par des tirs de missiles et de drones.
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