Un rapport de la Defense Intelligence Agency (DIA), révélé ce mardi par les médias américains, déclare que les frappes américaines, lancées dans la nuit de samedi à dimanche dernier, n’auraient finalement pas détruit les sites nucléaires iraniens. Le président Donald Trump s’était pourtant félicité d’avoir « complètement détruit » les installations clés d’enrichissement d’uranium. Explications.
Un premier rapport du renseignement militaire américain estime que les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan « n’ont pas été détruits » : le stock d’uranium enrichi serait « intact », tout comme une partie des centrifugeuses. Les trois sites ciblés ont surtout été touchés en surface, indique CNN. Malgré l’authentification du rapport, la Maison-Blanche conteste.
Le programme nucléaire iranien retardé seulement de quelques mois
Selon un document du renseignement militaire américain, les frappes américaines du week-end sur les infrastructures iraniennes n’ont pas détruit « les parties centrales du programme nucléaire du pays ». Les bombes américaines auraient seulement retardé le programme nucléaire iranien de quelques mois.
Selon ce rapport préliminaire, dont le contenu a été décrit par des sources proches du dossier à des médias américains, les bombardements n’auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains.
Les experts « disent depuis longtemps qu’il serait presque impossible d’éliminer complètement l’infrastructure nucléaire iranienne par des seuls bombardements », note le Washington Post. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé l’authenticité du rapport mais persiste : les conclusions sont « tout à fait erronées ». Elle déplore également que le document classé « top secret » a pourtant « été divulgué ».

Donald Trump persiste et signe
De son côté, Donald Trump persiste et signe. « Les sites nucléaires en Iran sont complètement détruits ! », a écrit le locataire du Bureau ovale sur son réseau Truth Social, réfutant les informations de médias américains. De son côté, l’armée israélienne a estimé mardi qu’il était « encore tôt » pour évaluer les dommages causés sur les sites iraniens.
Le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire. Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi et que « la partie n’(était) pas terminée ».
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Fin de la coopération avec l’AIEA ?
Alors que le cessez-le-feu tient toujours entre Israël et l’Iran, le Parlement iranien a voté, ce mercredi, en faveur d’une suspension de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « L’AIEA, qui a refusé de condamner, ne serait-ce qu’un peu, l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale », a déclaré le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, après le vote des députés.
« L’Organisation iranienne de l’énergie atomique suspendra sa coopération avec l’AIEA tant que la sécurité des installations nucléaires ne sera pas garantie », a-t-il ajouté. Pour entrer en vigueur, le texte voté par le Parlement iranien nécessite l’approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation.
Contrairement à Israël, qui possède pourtant l’arme nucléaire, l’Iran est signataire depuis 1970 du Traité de non-prolifération (TNP) garantissant l’usage pacifique de l’énergie atomique sous le contrôle de l’AIEA.
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