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Le gouvernement français gèle les avoirs de l’institut islamique IESH

Par un arrêté conjoint signé le 16 juin, les ministères de l’Intérieur et de l’Économie ont décidé de geler les avoirs de l’Institut européen des sciences humaines (IESH), situé à Saint-Léger-de-Fougeret, dans la Nièvre. Cette mesure, d’une durée de six mois, concerne également deux cadres dirigeants de l’établissement.

Dans un arrêté pris le 16 juin, le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Économie et des Finances ont gelé les avoirs de l’Institut européen des sciences humaines (IESH), un institut de formation des imams basé à Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre). Le directeur de l’établissement, Mohamed Karmous, ainsi que le responsable du département du Coran, Saïd Bouhdifi, sont directement visés. La mesure est actée pour une durée de six mois.

L’IESH financièrement à l’arrêt

Plus aucun fonds ne peut leur être transmis. De même, aucun euro ne peut entrer ou sortir sans autorisation exceptionnelle du Trésor public. En d’autres termes, l’institut est financièrement à l’arrêt. Pour continuer à exister, les responsables devront déposer un recours, même si un recours administratif ordinaire ne suspend pas la décision.

Ce gel des avoirs survient alors que l’IESH était nommément cité dans le rapport dévoilé fin mai sur un prétendu « entrisme » des Frères musulmans en France. Dans un communiqué de presse répondant à ces accusations, l’Institut dénonçait des « accusations infondées d’islamisme, de frérisme et d’entrisme », et affirmait ne porter aucune ambition politique.

Lire sur le sujet : L’IESH, institut islamique de formation des imams, perquisitionné 

Fondé en 1992, l’IESH a pour mission de former des imams et des cadres religieux. Après la publication du rapport, il avait rapidement réagi, indiquant réfléchir à intenter une action en justice et proposant « de participer à un audit indépendant mené de manière neutre et transparente, sans influence politique ni a priori idéologique », afin de mettre un terme aux accusations.

Perquisition menée en décembre dernier

Autre illustration de cet acharnement juridique : une perquisition avait été menée, en décembre dernier, dans les locaux de l’institut. L’enquête portait sur des suspicions de blanchiment d’argent, d’abus de confiance et de financement étranger non déclaré. Aucune interpellation n’a eu lieu, a précisé la procureure. Le doyen de l’institut, Larabi Becheri avait fermement contesté les faits.

« L’Institut européen des sciences humaines (IESH) compte 260 étudiants et se finance à 85 % grâce aux cotisations, le reste provenant de dons de particuliers » avait-il déclaré tout en précisant qu’il n’y avait rien de fondé [dans ces accusations] :« Depuis la loi de 2021, on n’a eu aucun don de l’étranger. Le dernier, du Qatar, date de 2018, et il est déclaré ».

Un sentiment d’injustice et d’incompréhension

Dans un communiqué publié hier, la fédération Musulmans de France (MF) a exprimé « sa plus vive inquiétude » ainsi que sa « solidarité » face à une éventuelle procédure de dissolution administrative engagée contre l’IESH.

« Après la mise en cause du lycée Averroès, c’est aujourd’hui l’IESH, premier institut de formation des imams en France, qui se trouve menacé de fermeture. Cette succession d’attaques ciblant des institutions éducatives musulmanes d’excellence alimente un sentiment profond d’incompréhension, d’inquiétude et d’injustice parmi les citoyens de confession musulmane. »

Conséquence directe de ce gel des avoirs ? L’institut a annoncé, ce jeudi, qu’il ne serait plus en mesure de proposer ses formations en Théologie musulmane, « en présentiel comme à distance ».

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