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Tournant diplomatique entre l’Union Européenne et Israël ?

L’escalade militaire d’Israël à Gaza provoque un tournant diplomatique en Europe. L’Union européenne a annoncé hier vouloir réévaluer son accord d’association avec Israël. Ce mardi, c’est le Royaume-Uni qui a suspendu ses discussions commerciales avec Tel-Aviv tandis que le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a qualifié Israël d’« État génocidaire » lors d’une session parlementaire. Focus.

À la suite de l’intensification génocidaire à Gaza et du refus persistant d’Israël de lever le blocus humanitaire, l’Union européenne a annoncé son intention de réévaluer l’accord de commerce et de coopération avec les autorités israéliennes. Cette initiative, approuvée mardi, a été soutenue par 17 des 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE.

La donne a changé

Il y a plus d’un an, l’Irlande et l’Espagne avaient évoqué pour la première fois la nécessité de remettre en question l’accord d’association entre l’UE et Israël, sans succès à l’époque. Ils avaient également adressé une lettre à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, restée sans réponse.

La dynamique a changé récemment lorsque les Pays-Bas, initialement proche d’Israël, ont déclaré que le « blocus humanitaire » imposé à Gaza violait le droit international humanitaire, enfreignant ainsi l’article 2 de l’accord d’association. La Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères explique :

« Il ressort clairement des échanges d’aujourd’hui qu’une majorité nette se dégage en faveur d’un réexamen de l’article 2 de notre accord avec Israël. Ce réexamen sera lancé, mais en attendant, c’est à Israël d’ouvrir davantage l’accès à l’aide humanitaire. »

Des sanctions contre des ministres israéliens à l’étude ?

L’article 2 de l’accord stipule que les relations entre l’UE et Israël doivent être fondées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques, considérés comme un élément fondamental du partenariat. L’UE est actuellement le premier partenaire commercial d’Israël, avec un volume annuel dépassant 45 milliards d’euros.

Neuf pays – dont la France, la Belgique, la Suède, l’Espagne et le Portugal – ont publiquement appuyé la position néerlandaise. D’autres, comme l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie et l’Italie, s’y sont opposés, tandis que la Lettonie s’est abstenue.

Cette décision intervient peu après que le Royaume-Uni, la France et le Canada ont averti qu’ils ne « resteront pas les bras croisés » face aux « actions scandaleuses » du gouvernement de Benjamin Netanyahou à Gaza. La cheffe de la diplomatie suédoise, Maria Malmer Stenergard, a suggéré d’aller encore plus loin, en appelant à des sanctions contre certains ministres israéliens.

Lire sur le sujet : La France, le Royaume-Uni et le Canada accentuent la pression sur Israël

Israël est un « État génocidaire »

Israël a vivement critiqué la position européenne, par un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, en dénonçant une décision « qui reflète une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté ».

De son côté, le Royaume-Uni a suspendu mardi ses négociations commerciales avec Israël et convoqué son ambassadeur. Devant le Parlement britannique, le ministre David Lammy a dénoncé une escalade militaire « moralement injustifiable, totalement disproportionnée et contre-productive », promettant que « si Israël poursuit cette offensive […], d’autres mesures seront prises ».

Enfin, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez est allé plus loin en qualifiant publiquement Israël d’« État génocidaire », lors d’un discours parlementaire prononcé mercredi.

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