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Villeurbanne : un an de prison ferme pour l’auteur de l’autodafé du Coran

L’homme accusé d’avoir volé et brûlé un Coran devant la mosquée Errahma de Villeurbanne en juin a été condamné, ce mercredi 30 juillet, à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon pour « dégradation commise en raison de la religion ». Il lui est également interdit de paraître à Villeurbanne pendant deux ans. Zoom.

L’auteur de l’autodafé d’un exemplaire du Coran devant la mosquée Errahma de Villeurbanne (Rhône) a été condamné ce mercredi 30 juillet à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon. Déjà connu de la justice, Lionel M. venait tout juste de sortir de prison quatre jours avant les faits, sous le régime d’un sursis probatoire.

Déjà condamné trois fois devant la Justice

Les faits remontent à la nuit du 2 au 3 juin. Lionel M. pénètre dans la salle de prière de la mosquée, y dérobe un Coran, l’incendie, puis dépose l’exemplaire brûlé devant l’édifice religieux avant de prendre la fuite. Alertée par un témoin, la mosquée porte plainte. Grâce aux images de vidéosurveillance, l’homme est rapidement identifié et interpellé.

Placé en garde à vue dès le 3 juin au soir, il reconnaît les faits face aux enquêteurs. Son geste avait provoqué l’indignation. Le maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, avait dénoncé « un acte islamophobe de plus ». De son côté, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, avait tenu à « assurer les citoyens musulmans dans le Rhône de toute l’attention de l’État et de son soutien face aux actes haineux dont ils sont la cible ».

Souffrant de schizophrénie paranoïde, Lionel M. est sous curatelle renforcée depuis deux ans. La procureure Hannah Tellier, qui avait requis quinze mois de prison ferme, a insisté sur un « risque de réitération majeur », rappelant qu’il avait déjà été condamné trois fois pour des faits de menaces, de violences liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, ainsi que pour vol.

« Il faut apporter une réponse à une société qui se sent blessée »

Cette affaire s’inscrivait dans un contexte de recrudescence des actes hostiles envers la communauté musulmane en France. En avril dernier, Aboubakar Cissé a été poignardé à mort alors qu’il priait dans une mosquée du Gard. Peu après, Hichem Miraoui était tué par balle à Puget-sur-Argens. Son meurtrier avait ensuite publié deux vidéos à « contenu raciste et haineux », selon le parquet de Draguignan.

« Il faut apporter une réponse à une société qui se sent blessée », a estimé la procureure Hannah Tellier à l’audience. Elle a rappelé que la « transgression » de Lionel M. avait été commise alors que son discernement n’était qu’altéré, non aboli. Le président du tribunal a, quant à lui, relevé les propos « un petit peu ubuesques de xénophobie » tenus par l’auteur devant un juge d’application des peines.

Lire sur le sujet : Coran brûlé à Villeurbanne : un homme poursuivi pour acte haineux

La satisfaction des plaignants

En plus de sa condamnation à un an ferme, Lionel M. écope également d’une interdiction de paraître à Villeurbanne pendant deux ans. À l’issue de l’audience, Me Sefen Guez Guez, avocat de l’association Errahma et du Conseil des mosquées du Rhône, a exprimé sa satisfaction : « C’est une peine satisfaisante pour nous. Nous avons eu le sentiment d’avoir été pleinement entendus », a-t-il déclaré devant la presse.

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