Mardi dernier, plusieurs membres du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) ont été perquisitionnés à leur domicile et placés en garde à vue. Le collectif a réagi dès le lendemain en dénonçant une « tentative d’intimidation manifeste ». Ce jeudi 15 mai, une trentaine d’organisations ont publié une tribune condamnant une « opération de basse police politique ».
« Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ces mesures, qui relèvent d’une tentative d’intimidation manifeste » déclare le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), dans un communiqué, publié au lendemain des placements en garde à vue de plusieurs membres du collectif. Ce jeudi, plusieurs organisations dénoncent, dans cette tribune publiée chez Politis, une « répression autoritaire et violente ».
Le CCIE dénonce une opération « clairement politique »
Dans son communiqué, publié ce mercredi 14 mai, le CCIE estime que « le moment choisi pour mener ces perquisitions et gardes à vue n’a rien d’anodin ». En effet, ces opérations sont survenus deux jours après les rassemblements organisés contre la haine islamophobe en France suite meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée. « Le signal envoyé est glaçant », souligne le collectif.
« Alors que l’Europe est confrontée à une montée inquiétante de la violence islamophobe, les autorités françaises choisissent de cibler non pas les discours de haine, mais celles et ceux qui, depuis des années, s’efforcent de documenter cette haine et d’y résister par des moyens pacifiques et démocratiques. »
L’organisation belge estime que ces perquisitions est une opération « clairement politique » visant « à faire pression, à disqualifier et à faire passer le militantisme antiraciste pour une menace ». Le CCIE souligne que son travail « dérange parce qu’il met en lumière ce que certains tentent d’invisibiliser : l’ancrage structurel de l’islamophobie dans les politiques publiques et les discours médiatiques dominants et leurs conséquences dramatiques » sur les musulmans en Europe.
Nous remercions l’UJFP pour ce geste clair de solidarité. Il rappelle que la défense des libertés associatives, de la parole critique et de l’engagement antiraciste nous concerne toutes et tous.#LibertésAssociatives #Antiracisme #islamophobiehttps://t.co/uyr2k2mOmm pic.twitter.com/ejyJcsS2RM
— CCIE (@CCIEurope) May 16, 2025
« Nous ne laisserons pas réprimer le CCIE »
« Mardi 13 mai, des salariés et membres du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), une des organisations signataires de notre appel à la marche, ont été perquisitionnés et arrêtés. Nous voulons d’abord dire notre chagrin et notre solidarité aux personnes concernées » introduit une tribune, signée par plus de 30 organisations, publiée hier chez Politis.
Le texte commun dénonce « une triste banalisation de cette méthode d’intimidation préventive ces derniers mois contribue à la déshumanisation islamophobe » ainsi qu’une « opération de basse police politique contre le CCIE ».
« Associations, collectifs, syndicats, partis politiques, à l’origine ou soutiens de la mobilisation unitaire historique de ce 11 mai, nous ne laisserons pas réprimer le CCIE. S’il s’agit de faire un exemple pour dissuader la poursuite de la mobilisation, nous sommes toutes et tous des exemples de la résistance à l’extrême droite et aux politiques islamophobes. »
La tribune demande la cessation de la « répression autoritaire et violente de toutes les oppositions sociales, sociétales et politiques au gouvernement actuel ». Parmi les signataires du texte, on retrouve notamment le Parti des indigènes de la République (PIR), Perspectives musulmanes (PM), l’Union des démocrates musulmans français (UDMF), le NPA ou encore Cage international.