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Une rentrée en dent de scie pour le groupe scolaire Al‐Kindi

Depuis la rentrée, le groupe scolaire musulman Al Kindi, à Décines, a perdu sa convention avec l’État et se retrouve donc privé de financements publics. Une sanction qui accentue la fragilité économique de l’établissement. Ses dirigeants dénoncent « un agenda d’intérêt uniquement politique ».

Depuis la rupture du contrat avec l’État, ordonnée par la préfecture du Rhône en janvier 2025, une bataille juridique est engagée. En mars, le tribunal administratif de Lyon a rejeté la demande d’Al Kindi d’annuler la suspension de la convention. Depuis, un rapport de la Chambre régionale des comptes est venu enfoncer le clou et fragiliser les finances de l’établissement privé musulman.

18 % d’élèves en moins à la rentrée 2025

La décision de la préfecture de retirer à l’établissement musulman sa convention avec l’État, et donc les financements publics, a été un choc. « 18 % d’élèves en moins à la rentrée 2025 », chiffre l’avocat du groupe scolaire, Me Guez Guez. L’établissement, jusque-là conventionné à 80 %, accueillait de nombreux boursiers. Faute d’aides publiques, ces familles ont été reparties vers les écoles de secteur.

À cela s’ajoute une hausse des frais de scolarité de 20 %, passés de 2 000 à 2 400 euros par an, une difficulté pour les plus modestes. « Les frais de scolarité constituent le principal levier à la disposition de l’association Al-Kindi pour faire varier le niveau de ses produits », indique la Chambre régionale des comptes.

Pour deux enfants, certaines familles déboursent près de 700 euros par mois. Beaucoup redoute qu’Al Kindi « ne devienne une école pour les riches ».

Une situation financière fragilisée

Les magistrats financiers pointent, dans son rapport, une situation « particulièrement fragile » après l’analyse des comptes 2019-2023. Pour survivre, l’école a lancé une cagnotte en ligne et compte aussi sur des dons étrangers.

« La capacité d’Al-Kindi à lever des dons, en France et à l’international », a été mise en avant par son président Nazir Hakim. Les dons ont atteint 150 000 euros en moyenne sur cinq ans. La cagnotte, lancée en janvier, a déjà permis de récolter près de 400 000 euros, auxquels s’ajoutent 100 000 euros collectés dans les mosquées du Rhône. « Pour clore l’année, il nous faut 700 000 euros supplémentaires. On est très confiants », affirme l’établissement à Mediacités.

Lire sur le sujet : Al-Kindi : le tribunal administratif valide la résiliation du contrat avec l’État

Un nouveau jugement attendu au printemps prochain

Depuis la suppression de la convention, les dirigeants dénoncent « une mesure disproportionnée » et « un agenda d’intérêt uniquement politique ». Pour justifier cette suspension de la convention, la préfecture du Rhône rapportait différents manquements dans l’enseignement qui portent « atteinte aux valeurs de la République ».

En réponse, les dirigeants d’Al kindi pointaient un traitement inégal envers une école confessionnelle « avec des inspections inopinées fréquentes » et « un climat de suspicion et de défiance caractérisé ». Un jugement sur le fond, attendu au printemps prochain, dira si l’école pourra ou non récupérer sa convention.

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