Depuis l’Arabie saoudite, première étape de sa tournée au Moyen-Orient, le président américain Donald Trump a annoncé hier la levée des sanctions contre la Syrie. Damas a salué un « tournant décisif » tandis que des scènes de liesse ont éclaté dans le pays. Cependant, cette décision surprise de la Maison-Blanche n’est pas sans concessions de la part du nouveau régime syrien. Focus.
Depuis Riyad, où il entamait sa tournée au Moyen-Orient, le président américain Donald Trump a annoncé mardi la levée des sanctions des États-Unis contre la Syrie. Cette mesure, vivement souhaitée par l’Arabie saoudite et la Turquie, marque un tournant diplomatique. La Syrie fait l’objet de sanctions internationales depuis 1979, mais elles ont été renforcées après la répression du régime d’Al-Assad, en 2011.
Une « étape déterminante » pour la nouvelle Syrie
« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a déclaré hier Donald Trump, expliquant que sa décision faisait suite aux demandes pressantes du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Le gouvernement syrien a salué une « étape déterminante ».
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a affirmé que cette annonce arrivait alors que la Syrie avançait « vers un avenir de stabilité, d’autosuffisance et de réelle reconstruction après des années de guerre destructrice ». Les nouvelles autorités syriennes, en quête de réhabilitation internationale, réclamaient depuis longtemps la levée des sanctions.
L’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada avaient déjà commencé à les assouplir. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a également salué cette évolution, estimant qu’elle « aidera le peuple syrien à se relever après plus d’une décennie de conflit ».
NEW: Trump calls Syria’s Al-Sharaa “a real leader” saying he led a charge and “he’s pretty amazing”.
— Ragıp Soylu (@ragipsoylu) May 14, 2025
Trump said meeting with Syrian president went “great,” saying he is a “young, attractive guy. Tough guy. Fighter.”
— White House Pool pic.twitter.com/2JLBgBIDYi
Normaliser les relations avec Israël ?
Dès la réception de l’annonce américaine, des scènes de liesse ont éclaté à Damas, notamment sur la place des Omeyyades, où de nombreux habitants sont descendus célébrer cette annonce. Le lendemain, Donald Trump a rencontré à Riyad le président syrien Ahmed Al-Charaa. Le président turc Recep Tayyip Erdogan y a participé à distance, et Mohammed ben Salmane était également présent.
Lire sur le sujet : Syrie : l’Union européenne annonce une levée « partielle » des sanctions
Cependant, cette levée de sanctions s’accompagne de contreparties. Selon un communiqué de la Maison Blanche, Donald Trump a demandé à son homologue syrien de « rejoindre les accords d’Abraham », c’est-à-dire de normaliser les relations avec Israël. Le président américain a indiqué à des journalistes :
« Je lui ai dit : j’espère que vous rejoindrez [les accords d’Abraham] une fois que vous aurez réglé votre situation. Et il m’a dit “oui”. Mais ils ont beaucoup de travail à faire. »
Expulser les militants palestiniens et étrangers
Le président américain a procéder à d’autres demandes notamment que la Syrie assume la gestion des centres de détention où sont enfermés des membres de Daesh dans le nord-est du pays, qu’elle expulse les militants palestiniens qualifiés de « terroristes », précisement ceux du Hamas et du Jihad islamique, et qu’elle procède au renvoi des combattants étrangers présents sur son territoire.
Après l’Arabie saoudite, Donald Trump poursuit son déplacement au Qatar mercredi, avant de rejoindre les Émirats arabes unis jeudi.
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