Une investigation menée par The Guardian, et plusieurs autres médias, a révélé que Google et Amazon ont approuvé un accord avec Israël, lui permettant de contourner certaines injonctions juridiques afin d’accéder à des données confidentielles. Un contrat de services cloud estimé à 1,2 milliard de dollars.
Dans une enquête conjointement publiée avec le magazine israélien « 972+ » et le site « Local Call », le quotidien britannique The Guardian révèle l’existence d’un accord secret conclu entre Google, Amazon et le gouvernement israélien, dans le cadre du projet cloud « Nimbus ». Ce contrat de cloud computing, signé en 2021, permet à Israël d’être alerté par les deux entreprises lorsqu’une autorité étrangère demande l’accès à certaines données dans le cadre d’enquêtes judiciaires.
Un procédé discret et coûteux
Dans les faits, Israël a obtenu que Google et Amazon l’informent aussitôt qu’une institution étrangère cherche des renseignements le concernant. Et ce grâce à l’envoi d’une petite somme d’argent servant de code.
Par exemple, si la demande provient des États-Unis, dont l’indicatif international est +1, Google et Amazon transfèrent 1 000 shekels, la monnaie israélienne. Si la requête vient de France, avec l’indicatif +33, les entreprises envoient 3 300 shekels, selon les documents consultés par The Guardian. Un procédé discret permettant de contourner les obligations légales liées à la confidentialité.
🚨 🇮🇱 D'après The Guardian, #Google et #Amazon notifient secrètement #Israël lorsqu'ils transmettent des données à des gouvernements étrangers. pic.twitter.com/OgLPxEOAsj
— Marc Gabriel Draghi (@gabriel_draghi) October 30, 2025
Un droit de regard absolu sur l’ensemble des données
Israël a aussi imposé d’autres clauses empêchant Google et Amazon de suspendre ou réduire leurs services au gouvernement ou à l’armée, afin d’éviter une situation similaire au cas Microsoft, qui avait décidé de couper l’accès du ministère de la Défense israélien après avoir découvert une surveillance de civils palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.
Selon The Guardian, ces concessions ont permis aux deux géants de sécuriser un contrat d’1,2 milliard de dollars. Les clauses indiquent qu’Israël « a le droit de transférer ou de créer toutes les données ou contenus qu’il souhaite dans le cloud », et que les entreprises ne peuvent interrompre leurs services « même en cas de violation » des conditions d’utilisation.
Des juristes américains qualifient ce mécanisme de « contournement astucieux mais risqué », estimant qu’il bafoue l’esprit des lois imposant la confidentialité sur les demandes judiciaires.
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Google et Amazon démentent
De leur côté, Google et Amazon démentent fermement, assurant n’avoir « contourné aucune obligation légale », et affirmant que les accords signés ne violent « ni les lois américaines ni le droit international ».Une enquête précédente, menée par le site Dub Site News, avait déjà révélé un contrat de 45 millions de dollars entre Israël et Google visant à dissimuler les manifestations de famine à Gaza.
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