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Santé mentale : un mal silencieux qui ronge la France 

La France traverse une crise silencieuse. Les troubles anxieux et dépressifs concernent, de nos jours, un Français sur cinq chaque année, un chiffre parmi les plus élevés du continent européen. La santé mentale des adolescents est elle aussi alarmante : d’après le baromètre Ipsos publié en mars 2025, 45 % des jeunes Français présenteraient des signes d’anxiété.

Les troubles de la santé mentale touchent un nombre croissant d’adolescents et de jeunes adultes en France. D’après une étude menée entre avril 2024 et mars 2025 par Statista, dans le cadre du programme Consumer Insights, un Français sur cinq (20 %) a déclaré avoir souffert de stress, d’anxiété ou de dépression. Même constat à l’échelle européenne : 32 % des Allemands et 39 % des Britanniques ont affirmé avoir été affectés par ces troubles sur la même période.

Le secteur professionnel, première source de stress ?

Selon Statista, la prévalence mondiale déclarée du stress, de l’anxiété et de la dépression au cours des douze derniers mois atteint en moyenne 29 %, soit près d’une personne sur quatre. Les taux les plus élevés sont enregistrés en Suède (44 %), en Australie (43 %) et aux États-Unis (41 %). Un mal silencieux qui ronge particulièrement l’Occident.

Une récente enquête, menée par l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail, révèle que la France occupe la première place parmi les 27 pays de l’Union européenne concernant le stress professionnel. À la question « Le manager est-il une source de stress ? », 60 % des salariés français ont répondu oui, contre seulement 10 % en Norvège. À celle sur l’engagement de l’entreprise envers la santé mentale, « L’entreprise se soucie-t-elle de la santé mentale ? », 38 % des Français répondent non, contre 19 % en Allemagne. Des résultats jugés alarmants.

« Dans les pays d’Europe du Nord, ces pathologies sont moins stigmatisées que chez nous, où l’on considère encore que la dépression est un signe de faiblesse, que le trouble mental ne concerne que les “forcenés”. Il existe une réelle difficulté à faire dialoguer les partenaires sociaux et à construire une politique cohérente. (…) Les politiques de santé publique au plan national sont très faibles », déplore le psychiatre Patrick Légeron.

45% des adolescents souffrent d’anxiété

La santé mentale des adolescents n’échappe pas à cette tendance et demeure à un « niveau préoccupant », selon le baromètre Ipsos publié en mars 2025 : 45 % des jeunes Français souffriraient de troubles anxieux. « Un adolescent sur quatre fait l’objet d’une suspicion de trouble anxieux généralisé » et « 45 % des adolescents en France seraient potentiellement concernés par des troubles de l’anxiété », précise le rapport.

Ces chiffres, stables depuis 2021, concernent autant les filles que les garçons, quel que soit leur milieu social. Cette anxiété s’accompagne souvent de symptômes dépressifs : difficultés de concentration, troubles du sommeil, perte d’énergie, voire idées suicidaires dans les cas les plus graves.

« 40 % des adolescents seraient potentiellement concernés par des symptômes dépressifs plus ou moins sévères » et « 17 % seraient susceptibles de souffrir de troubles modérément sévères à sévères », indique encore le baromètre. Un indicateur atteint même un record : le sentiment de fatigue. 72 % des adolescents disent en souffrir chaque jour, soit quatre points de plus qu’en 2024.

Lire sur le sujet : Dégradation de la santé mentale des jeunes : une affaire d’état ?

Cyberharcèlement et milieu scolaire

Cette anxiété trouve sa principale origine dans un lieu bien précis : l’école, « source forte d’angoisse pour un adolescent sur quatre ». Le système de notation et les contrôles sur table figurent au premier rang des facteurs de stress, « loin devant les disputes avec les amis, la famille ou les relations amoureuses ».

Autre facteur aggravant pour les jeunes générations : le cyberharcèlement. Ces comportements incluent moqueries, rumeurs, insultes, menaces ou diffusion d’informations personnelles. « 22 % des élèves déclarent avoir déjà été victimes de cyberviolence sur les réseaux sociaux », conclut l’enquête.

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