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Rapport du Sénat : la GMP et le CMR dénoncent une dérive liberticide

L’indignation des responsables du culte musulman ne retombe pas depuis la publication du rapport jugé liberticide des sénateurs censé lutter contre l’« entrisme islamiste ». La Grande Mosquée de Paris (GMP) comme le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) ont chacun publié un communiqué dénonçant « une remise en cause directe des libertés fondamentales garanties à tout citoyen ».

Les vives réactions des instances musulmanes de France face au rapport sénatorial de droite consacré à « l’entrisme islamiste » ne s’atténuent pas. Le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) a fait part, dès mercredi, de son « indignation grave et solennelle », tandis que la Grande Mosquée de Paris (GMP) a publié jeudi un communiqué dénonçant un document qui « stigmatise une communauté de foi tout entière ».

Un basculement d’une extrême gravité

Exprimant son « indignation grave et solennelle », le CMR a alerté, dès mercredi, sur son inquiétude « grave face au rapport sénatorial proposant d’interdire le voile et le jeûne religieux pour les mineurs, ainsi que d’étendre la neutralité religieuse à des citoyens qui ne relèvent pas de la fonction publique ».

Le CMR dénonce « un basculement d’une extrême gravité » face à des mesures qui permettraient à l’État de « contrôler l’apparence des enfants, orienter les choix éducatifs des parents et intervenir dans les pratiques spirituelles les plus intimes des familles ».

Une telle intrusion n’aurait, selon lui, aucune place dans une démocratie et « traduit une remise en cause directe des libertés fondamentales garanties à tout citoyen ». L’instance pointe aussi « un climat politique national où certains responsables publics n’hésitent plus à présenter les citoyens musulmans comme un facteur de désordre ou un “ennemi intérieur” ».

Réunion du CMR, Mai 2025

Une stigmatisation sous couvert « de la protection de la laïcité »

Le Conseil rappelle que « la France a déjà connu, durant les années 1930 et 1940, les effets tragiques d’une désignation progressive d’une minorité religieuse – en l’occurrence les citoyens juifs – comme problème national. Il ne s’agit pas d’assimiler des situations différentes, mais de rappeler que la République s’est construite sur la promesse solennelle que jamais plus une communauté ne serait stigmatisée en raison de sa foi ».

De son côté, la Grande Mosquée de Paris accuse, dans un communiqué publié jeudi, le rapport sénatorial de porter « atteinte aux libertés fondamentales » et de stigmatiser « une communauté de foi tout entière », sous couvert « de la protection de la République et de la laïcité ».

« De manière générale, la majeure partie des propositions du rapport souhaite instaurer une surveillance généralisée des familles et des lieux de culte musulmans. Ces mesures ne protègent pas les droits, elles les restreignent. »

Vers l’instauration d’une véritable police des mœurs ?

La GMP dénonce « une remise en cause de la liberté de conscience, de la Constitution et de la dignité de millions de citoyens musulmans ». Pour l’instance, « l’application des mesures proposées supposerait l’instauration d’une véritable police des mœurs musulmanes, intrusive et inégalitaire ».

« Une telle démarche, en plus d’être injuste, menace la cohésion sociale, encourage l’exclusion et cultive la défiance. Elle est en tout point contreproductive dans la lutte contre les dérives radicales que la Grande Mosquée de Paris mène depuis longtemps », conclut le communiqué.

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