Pour la première fois, Israël a mené des frappes sur le Qatar. Dans la journée du mardi 9 septembre, plusieurs explosions ont retenti à Doha, la capitale où se déroulent actuellement les négociations en vue d’une trêve à Gaza. L’armée israélienne affirme avoir visé « des hauts responsables du Hamas ». Focus.
L’armée israélienne a annoncé mardi 9 septembre avoir mené une frappe contre des « hauts responsables » du Hamas, quelques minutes après que des explosions ont été entendues à Doha, au Qatar. D’après une déclaration télévisée d’un responsable israélien, le président américain Donald Trump aurait donné son « feu vert ».
Une frappe en pleine négociation
« L’armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) ont mené une frappe ciblée contre des hauts responsables de l’organisation terroriste Hamas », a indiqué Tsahal dans un communiqué, sans préciser l’endroit exact de l’attaque. Selon un journaliste de l’AFP présent à Doha, les explosions ont touché un complexe où se trouvaient des membres du Hamas.
Le mouvement palestinien n’a pas encore réagi officiellement, mais un haut responsable a confirmé à CNN que les négociateurs du groupe étaient bien visés dans la capitale qatarie. Lundi, le chef des négociateurs, Khalil Al-Hayya, avait rencontré le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani.
À Doha (Qatar), Israël a visé des membres de la délégation du Hamas présents sur place pour négocier un cessez-le-feu.
— Rafik Chekkat (@r_chekkat) September 9, 2025
Si les rôles étaient inversés et que le Hamas avait pris pour cibles des officiels israéliens à l’étranger, comment aurait-on qualifié l’opération ? pic.twitter.com/vLXaf82LaZ
Le Qatar condamne une attaque « lâche »
L’émirat a confirmé ces frappes et les a qualifiées de « lâches ». « L’État du Qatar condamne fermement l’attaque lâche menée par Israël qui a visé des immeubles résidentiels abritant plusieurs membres du bureau politique du Hamas », a écrit sur X le porte-parole de la diplomatie, Majed al-Ansari.
Fin août, le chef d’état-major Eyal Zamir avait prévenu que Tel-Aviv « atteindrait » les dirigeants du Hamas installés à l’étranger. Ce mardi, Benjamin Netanyahou a insisté que la frappe au Qatar était « une opération entièrement indépendante menée par Israël ». « Israël l’a initiée, Israël l’a conduite, et Israël en assume l’entière responsabilité », a affirmé son bureau dans un communiqué.
L’ambassade américaine à Doha a de son côté demandé aux ressortissants des États-Unis de rester confinés.