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mardi 23 avril 2024

Prénoms musulmans : le grand remplacement, c’est pas maintenant

Une étude détaillée de l’évolution des prénoms musulmans en France en 2020, extraite de l’enquête nationale de l’Insee, indique une baisse de 7 % sur le nombre total de prénoms depuis 2017. Une étude supervisée par Lotfi Ramdani, responsable d’islam 2 France, dont Mizane.info publie les résultats.

Combien de prénoms arabo-musulmans ont été donnés en France en 2020 ? A la lumière d’une étude de l’INSEE recoupée par régions, l’équipe du site Islam 2 France supervisée par Lotfi Ramdani avance le chiffre de 83 703 prénoms musulmans donnés en 2020. Un chiffre à comparer à l’ensemble des 713 273 prénoms recensés en France. Soit une baisse de 7% sur les trois dernières années. En 2017, 90 317 prénoms musulmans avait été donnés.

11,7% de nouveau-nés ont reçu un prénom arabo-musulman

« Même si le nombre de prénoms « arabo-musulmans » a progressé depuis 1960 (2,24%), il ne représente aujourd’hui que 11,74% des prénoms attribués en France. Bien en deçà des prénoms « français » dont la proportion est de l’ordre de 21,73%. Et très loin derrière les prénoms « étrangers », qui dominent le choix des français avec 66,54% du total des prénoms.

L’exploitation et l’analyse des données, font apparaitre une baisse constante de la fréquence d’attribution des prénoms arabo-musulmans. 12,10% en 2017, 12,03% en 2018, 11,95% en 2019, et 11,74% pour 2020.

Les chiffres dans les départements où l’immigration maghrébine fut historiquement importante, indiquent une baisse.

Les Bouches du Rhône et le Rhône sont en recul sur au moins trois années. Lyon et sa région affiche -0,02% en 2018, -0,21% en 2019 et -0,51% pour 2020. Marseille affiche la même tendance sur trois années consécutives. « -0,46%, -0,57%, -0,26% respectivement pour 2018, 2019 et 2020. »

Cependant, ces chiffres à prendre avec des pincettes explique M. Ramdani car ils indiquent davantage des tendances. La zone grise des prénoms « ambigus » constituant une variable non négligeable.

Ces prénoms  appartiennent à la fois à la catégorie des prénoms musulmans et non musulmans. Ex : Adam, Myriam, Adel, Jade, Nadine, Nadia…

Même chose pour les prénoms qui indiquent une sonorité proche des noms arabes bien qu’ils ne soient pas présents dans les pays concernés.

Domination écrasante des prénoms étrangers non musulmans

Pour Lotfi Ramdani, « La baisse des prénoms français observée à travers l’analyse des statistiques n’est guère causée par l’évolution des prénoms arabo-musulmans.» « La proportion moyenne durant la période 1945-1966, ne constituait que 2% de l’ensemble des prénoms en usage en France. »

Cette évolution s’est accentuée, selon lui, après la promulgation de l’instruction de 1966 et de la loi de 1993 libérant le choix des prénoms, « faisant passer la proportion des prénoms étrangers de 7% en 1966 à 36% en 1993 pour atteindre 66,54% en 2020. »

Le classement par département

La répartition territoriale des prénoms arabo-musulmans n’est pas non plus uniforme. « Le département ayant le plus grand nombre de prénoms à consonance arabo-musulmane est la Seine-Saint-Denis, avec 28% de prénoms arabo-musulmans en 2020.

Les départements avec le plus fort ratio (>15%) sont les départements d’Ile de France en plus du Vaucluse, le Rhône, Territoire de Belfort, le Gard et les Bouches-du-Rhône », indique l’étude de Lotfi Ramdani.

Une disparité prononcée par sexe

Depuis les années 1990, on constate « l’amorce d’une tendance haussière des prénoms arabo-musulmans attribués aux garçons ». Une hausse de 6,61% en 1990 à 13,53% en 2010 pour atteindre 15,81% en 2020.

Des chiffres établis sur la base d’une stable du rapport de masculinité à la naissance (oscillant entre 103 et 105 garçons pour 100 filles).

« Ce constat, bat en brèche la thèse qui avance que le choix de prénoms arabo-musulmans est un marqueur de non-assimilation de la communauté arabo-musulmane ».

Une évolution qui indique que « l’acculturation est un processus conduisant à un sentiment d’appartenance à l’égard d’une autre culture, sans pour autant renier sa culture d’origine ».

Causes des changements de prénoms

Autre élément intéressant, les prénoms à connotation musulmane ont diminué sous les gouvernements de gauche.

« La proportion des prénoms arabo-musulmans passe de 6,22% en 1981 à 5,83% en 1993 durant les deux septennats de François Mitterrand.» «Cette tendance baissière, est encore plus prononcée depuis l’investiture en 2017, d’Emmanuel Macron. »

Une réaction attribuée à la perception d’une attitude plus libérale des gouvernements de gauche, face au durcissement conservateur des gouvernements de droite qui encouragerait au geste contraire.

La volonté de préserver ses enfants des discriminations liées à la perception de l’islam ou de la présence étrangère en France expliquerait aussi le choix de prénoms consensuels, selon certains observateurs.

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