Environ 100 000 manifestants, vêtus de rouge, ont défilé dimanche à La Haye pour exiger du gouvernement néerlandais qu’il prenne des mesures afin de mettre un terme au génocide israélien à Gaza. Selon les organisateurs, il s’agit de la plus grande mobilisation aux Pays-Bas depuis deux décennies. Zoom.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à La Haye, au Pays-Bas, pour dénoncer la politique du gouvernement néerlandais envers Israël et condamner le génocide en cours à Gaza. Des citoyens de tous âges — des personnes âgées aux jeunes parents avec enfants — ont défilé pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien.
Le gouvernement néerlandais « doit se réveiller ! »
Les organisateurs affirment que plus de 100 000 participants ont pris part à cette mobilisation, la qualifiant de plus grande manifestation qu’ait connue les Pays-Bas depuis 20 ans. Aucun chiffre n’a été communiqué par la police. Vêtus de rouge, les manifestants ont formé une boucle de 5 kilomètres autour du centre de La Haye, traçant symboliquement la « ligne rouge » qu’ils estiment franchie par leur gouvernement en soutenant l’intervention israélienne à Gaza.
« Nous espérons que cela réveillera le gouvernement », confie Roos Lingbeek, enseignante, présente avec ses enfants. « Aujourd’hui, je manifeste contre le génocide à Gaza et la complicité des Pays-Bas », explique, de son côté, Rick Timmermans, étudiant de 25 ans. « Le pays continue de livrer des pièces détachées pour les avions F-35, et refuse catégoriquement de dénoncer les agissements d’Israël — depuis des mois et des mois », ajoute-t-il.
Le cortège, pacifique, est passé devant le Palais de la Paix, siège de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a exigé l’an dernier d’Israël qu’il prenne des mesures pour prévenir toute forme de génocide à Gaza.
Opposition au sein des partis politiques
La position des Pays-Bas vis-à-vis d’Israël reste un sujet de vives tensions au sein de la fragile coalition gouvernementale. Le chef d’extrême droite Geert Wilders, dont le Parti pour la liberté détient le plus grand nombre de sièges au Parlement, est un soutien inconditionnel d’Israël. Sur X , il a accusé les manifestants de « soutenir le Hamas ».
En revanche, des voix divergentes se font entendre. Le ministre des Affaires étrangères Caspar Veldkamp, membre du VVD (parti de centre droit), a récemment appelé l’Union européenne à reconsidérer l’accord commercial avec Israël, soulignant que le blocus de l’aide humanitaire violait le droit international. Marjon Rozema, une militante locale d’Amnesty International, explique :
« Nous demandons au gouvernement néerlandais de cesser tout soutien politique, économique et militaire à Israël tant que celui-ci continuera à entraver l’aide humanitaire et à se rendre coupable de crimes de guerre, de génocide et de violations systématiques des droits humains dans les territoires palestiniens. »
500 palestiniens tués en trois jours
Ce lundi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a confirmé son objectif de « prendre le contrôle de tout le territoire » de Gaza. Une déclaration qui intervient alors que la campagne génocidaire terrestre, « les chariots de Gédéon », un nouveau seuil de violence ce week-end ayant coûté la vie à plus de 500 personnes, selon les autorités sanitaires palestiniennes.
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