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Palestine, vivante à jamais !

Palestine, vivante à jamais !

Le génocide commis actuellement à Gaza par l’armée israélienne a provoqué un séisme des consciences. Dans ce déluge meurtrier, l’art, comme fonction de témoignage, conserve toute sa place. Mizane.info publie donc un poème de Jamal Al Maghribi intitulé « Palestine, vivante à jamais, extrait du recueil « Un peuple, mille complicités, trahisons et silences« publié par l’auteur.

Palestine, vivante à jamais !

Ils ont tracé des lignes au bout de leur
empire,
Sans consulter les âmes, sans entendre un
soupir,
Promettant nos terres à des mains sans
avenir,
Sous les regards froids d’un Occident martyr.

Le Balfour de Londres signa notre misère,
Une plume vendit l’olivier et la lumière,
Et dans le silence, l’arrogance fut entière,
Un peuple condamné sans avocat, sans
prière.

On nous divisa comme on coupe un fruit
mûr,
Cartographiant l’exil avec un sourire dur,
Notre mémoire niée d’un décret trop obscur,
Pendant qu’ils fêtaient leur pacte d’or impur.

Les bateaux arrivaient, pleins de haine et
d’orgueil,
Guidés par des rêves bâtis sur notre deuil,
Ils débarquaient, armés de feu et d’écueils,
Pour repeupler le ciel d’un nouveau seuil.

Des enfants en haillons chassés sous les
bombes,
Des maisons détruites, englouties dans les
tombes,
Un peuple déporté, que l’histoire encombre,
Et le monde qui dort, insensible à l’ombre.

Ils jouaient les martyrs, mais frappaient sans
mesure,
Installant la peur comme une architecture,
Détruisant les foyers avec une posture
De justice armée, masquant leur imposture.

Ils tirent à l’aube, dans l’éclat de l’appel,
Ils tirent la nuit, dans le sommeil fraternel,
Chaque tir transperce un amour éternel,
Et grave l’horreur dans le cœur maternel.

L’ONU signa l’arrêt de notre naissance,
Cautionnant l’abject avec grande prestance,
Sous le masque froid d’une fausse
conscience,
Elle vendit nos pleurs pour une alliance.

Nos écoles brûlent, nos hôpitaux se vident,
Les murs se dressent, absurdes et rigides,
Et dans chaque ruine, un cri encore lucide
Rappelle à l’oppresseur que la terre décide.

Les colonies poussent, cancers sur la plaine,
Des routes pour eux, l’oubli pour nos
chaînes,
Et chaque pierre lancée rappelle leur peine,
Chaque jet de sang, leur vérité lointaine.

À Hébron, à Jénine, la révolte s’enflamme,
Les larmes deviennent étendards dans les
flammes,
Chaque pierre répond à l’appel sans drame,
Et l’écho des tombés renforce notre âme.

Ils ferment les yeux, les chancelleries
complices,
Comptent les contrats, taisent les sacrifices,
Mais dans chaque silence, le crime persiste,
Et la honte un jour viendra sur leurs
prémices.

Les arbres arrachés ne taisent pas les cieux,
Les racines pleurent, mais rêvent audacieux,
Et sous chaque tronc brisé, l’espoir est pieux,
Car la terre se souvient, même en des lieux
odieux.

Ils tuent nos poètes, nos chanteurs, nos
sages,
Pensant effacer l’âme à coups de carnages,
Mais nos mots s’élèvent comme des
barrages,
Contre leurs fusils et leurs mirages.

Les camps débordent, les enfants vieillissent,
À douze ans déjà, les songes s’amenuisent,
Mais dans leurs yeux, la braise persiste,
Et dans leurs jeux, la lutte s’éternise.

Gaza est un cri, un mur plein de tendresse,
Une prison debout, une farouche promesse,
Où le sable et le sang s’embrassent sans
faiblesse,
Contre les bombes, un chant de justesse.

Ils veulent nous réduire au silence des morts,
Nous faire oublier que la justice dort,
Mais la mémoire crie dans chaque port,
Et l’Histoire les jugera, d’accords en tort.

Les drones sifflent, les bulldozers avancent,
Mais nos pierres parlent, nos souffles
balancent,
Et malgré les cendres, la paix recommence,
Dans l’écho d’un peuple sans repentance.

Ils crient à l’oubli, à l’histoire qu’on trahit,
Mais chaque mur qu’ils dressent, c’est leur
propre repli.
Et plus ils effacent, plus notre nom luit,
Gravé dans la chair, dans le vent, dans la
nuit.

Des mères veillent sur les tombes fleuries,
Elles chantent des noms que nul n’oublie,
Et chaque larme versée nourrit la vie
D’un arbre ancien, d’une foi aguerrie.

Les balles ne tuent pas les idées sacrées,
Elles forgent des chants, des armes éveillées,
Et chaque blessure devient une entrée
Dans l’épopée d’un peuple relevé.

Ils volent nos eaux, nos collines, nos
champs,
Mais le vent murmure encore nos chants,
Et la lune éclaire le serment
D’un peuple debout, toujours battant.

Ramallah résiste, Naplouse défie,
Chaque ville blessée devient prophétie,
Et Jérusalem, dans sa nostalgie,
Rêve de justice comme d’une liturgie.

Le sable se souvient, la mer aussi,
Chaque trace, chaque os sous la mousseline
gris,
Ils pensent à l’oubli, nous pensons à l’ici,
Et dans chaque regard, un demain jaillit.

Ils veulent des drapeaux, nous voulons la
paix,
Ils veulent la cendre, nous voulons le blé,
Et même à genoux, nous sommes levés,
Car notre horizon n’est jamais fané.

La mémoire est un feu, et nos veines des
lignes,
Chaque nom gravé, chaque prière qu’on
signe,
Est un cri plus fort que mille consignes,
Un chant éternel que le temps désigne.

La mer nous entend, elle garde nos noyés,
Nos exils flottants, nos noms reniés,
Mais même les vagues, par l’espoir habitées,
Reviennent toujours vers nos terres niées.

Ce n’est pas un rêve, c’est écrit dans la pierre
Sur chaque olivier, chaque souffle de terre.
Ils peuvent mentir, bâtir des mirages
Mais la vérité reste et traverse les âges.

Ils tuent nos enfants sous des cieux en feu
Et volent nos champs pour des rêves
honteux.
Le sang sur le sol crie leur imposture
Mais rien n’efface une foi si pure.

Palestine libre, dans le cœur, le sang,
On tient debout, dignes et résistants.
Ils rêvent de silence, nous chantons plus fort:
La Palestine vit et vivra toujours !

Jamal Al Maghribi

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