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Palestine : Mahmoud Abbas, le président sans autorité soutenu par l’Occident

Mahmoud Abbas, “président” palestinien, incarne une figure contrastée. À la tête de l’Autorité palestinienne depuis vingt ans, dernier vestige des accords d’Oslo, son pouvoir apparaît désormais obsolète, tout comme sa légitimité. Peu soutenu par la population palestinienne, l’homme de 89 ans se retrouve pourtant au cœur de l’initiative franco-saoudienne. Focus.

Cette semaine, plusieurs pays occidentaux – dont la Grande-Bretagne, la France, le Canada et l’Australie – ont reconnu un « État de Palestine » inexistant, censé être dirigé par le régime sans pouvoir et non élu de l’Autorité palestinienne (AP) et de son chef, Mahmoud Abbas.

Mahmoud Abbas, successeur de Yasser Arafat à la tête de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui fédérait jadis le nationalisme palestinien, est aujourd’hui marginalisé par l’hostilité d’Israël et rejeté par la majorité des Palestiniens. Beaucoup ne voient en lui qu’un dirigeant âgé – il a 89 ans – incapable de défendre leurs droits, miné par la corruption et l’absence d’élections depuis vingt ans.

Une scène politique volontairement réduite à néant

Malgré cette absence de légitimé « démocratique », Mahmoud Abbas reste au cœur de l’initiative de paix franco-saoudienne. Cela peut sembler paradoxal, mais la scène politique palestinienne a été volontairement réduite à néant. S’il est désigné comme l’homme d’une future transition, Israël n’en veut pas, et les Américains sont méfiants. Le Fatah, fondé par Arafat et aujourd’hui présidé par Abbas, est épuisé par trente ans d’échec, tandis qu’en face, le Hamas l’a chassé de Gaza.

Lors de la conférence internationale de Madrid de 1991, les États-Unis et Israël avaient interdit à l’OLP de participer, imposant une délégation palestinienne triée leurs soins. Ce n’est qu’en 1993, quand l’OLP a accepté les exigences israélo-américaines à Oslo – légitimant la domination coloniale d’Israël – qu’elle fut reconnue comme représentante « légitime » des Palestiniens, sans l’aval du peuple.

Lire sur le sujet : Comment l’Autorité palestinienne collabore avec Israël

Quand le Hamas s’est présenté aux législatives post-Oslo de 2006 – parrainées par l’AP sous pression israélienne et américaine – et remporté une victoire écrasante, Washington, Tel-Aviv et l’Europe ont refusé de le reconnaître. Ils ont organisé un coup d’État en 2007 pour renverser le Hamas : il a réussi en Cisjordanie, mais échoué à Gaza. L’universitaire et historien, Joseph Massad, précise :

« L’expérience de ces élections a convaincu Israël et ses alliés occidentaux qu’aucun autre scrutin ne pouvait être autorisé sans garantir le résultat, afin que nul adversaire ne menace le rôle collaborationniste de l’AP. Depuis 1994, l’AP a servi d’agent de l’occupation, réprimant toute résistance, surtout ces deux dernières années de génocide contre le peuple palestinien. »

Donald Trump & Mahmoud Abbas

Une docilité récompensée

Encore la semaine dernière, l’Autorité palestinienne a aidé Israël à déjouer une opération de résistance en Cisjordanie occupée. Sans parler des massacres de Tsahal à Jénine, supervisé par les supplétifs de Mahmoud Abbas. La reconnaissance d’un État fictif par la Grande-Bretagne et ses alliés n’est pas une récompense au Hamas, comme le prétendent les Israéliens, mais une récompense pour le service fidèle de l’AP, et pour sa volonté de légitimer le droit des sionistes à coloniser la Palestine.

« Dans leur reconnaissance même d’un État fantasmé, les ennemis historiques du peuple palestinien veulent effacer le Hamas, seul parti politique démocratiquement élu, choisi par la majorité des Palestiniens sous occupation, de toute équation politique pour l’avenir. »

L’historien Joseph Massad

Le Premier ministre britannique a insisté que « la reconnaissance n’était pas une récompense pour le Hamas », promettant des sanctions contre ses dirigeants. Son homologue canadien a affirmé que cette reconnaissance « donnerait du pouvoir à ceux qui aspirent à une coexistence pacifique et à la fin du Hamas ».

Alors que le génocide israélien à Gaza se poursuit, les démonstrations de cette semaine visent surtout à réaffirmer le droit d’Israël à demeurer un État suprémaciste sioniste. Et pour leur rôle dans ce système, les collaborateurs de l’AP sont consacrés comme représentants officiels du peuple palestinien.

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