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mercredi 24 avril 2024

Non à l’information d’Etat, oui à la liberté d’expression !

fake news

Mizane.info relaie une pétition contre le projet de loi sur les « fake news » qui vise à criminaliser les informations non officielles. Une très grave atteinte à la liberté d’expression et un recul historique des libertés que l’émergence d’internet avait permis.

« Deux propositions de loi sur les « fake news » sont discutées en ce moment à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Sous couvert de lutte contre les « fausses informations », ces lois liberticides vont en fait créer une liberté d’expression à deux vitesses, où seuls les organismes agréés et choisis par le gouvernement pourront diffuser librement des informations : aidez-moi à lutter contre ce réel danger pour notre liberté et notre démocratie, en signant cette pétition !

La proposition de loi visant à « lutter contre les fausses informations » est d’une part inutile, mais surtout dangereuse à plusieurs titres.

Elle prévoit que l’Etat puisse demander la suspension ou la suppression d’une fausse information diffusée sur Internet sous 48h, par l’action d’un juge des référés, pour l’instant uniquement en période électorale – pour l’instant !

Or, la loi sur la liberté de la presse de 1881, complétée par la loi pour la confiance dans l’économie numérique, permettent déjà de sanctionner les comportements abusifs de ce type.

Ce n’est pas en empilant de nouvelles lois liberticides que l’on pourra mieux lutter contre les « fake news » qui circulent sur les réseaux sociaux !

Mais surtout, cette proposition de loi est dangereuse pour plusieurs raisons :

-D’une part, elle instaure de fait une censure gouvernementale sur l’information, puisque c’est l’Etat qui, par le biais d’un juge des référés, pourra demander le retrait d’une information qu’il juge fausse.

Or, comment juger qu’une information est « vraie » ou « fausse » ? Quels seront les critères retenus ? Faute de preuve jugée tangible, ou parce que les sources « officielles » prétendent le contraire, l’information selon laquelle un médicament prescrit par des médecins comme coupe-faim a causé la mort de nombreux malades, qu’un ministre chargé du Budget détient des comptes cachés à l’étranger, ou tout simplement que le budget de l’Etat ne permettra pas de faire des économies, sera-t-elle considérée comme fausse, et ainsi enterrée ?

Le risque est grand, surtout, de basculer vers une information d’Etat à sens unique, où toute information allant à l’encontre du pouvoir en place sera systématiquement classée dans les « fausses informations » !

Enfin, quel mépris pour nous, simples citoyens, considérés comme si peu capables de faire le tri par nous-mêmes entre les « bonnes » et les « mauvaises » informations qu’il nous faille impérativement bénéficier du filtre omniscient et bienveillant du gouvernement… Dit comme ça, on se croirait dans une distopie glaçante, mais c’est pourtant bien ce que prévoit ce projet de loi, discuté en ce moment-même au Parlement français !

-D’autre part, un amendement voté le 22 mai dernier à cette proposition de loi revient à créer une liberté d’expression à deux vitesses.

Cet amendement prévoit que les « opérateurs de plateformes en ligne s’engagent à identifier et promouvoir les contenus d’information produits par les entreprises de presse ». En clair, seules les informations produites par des entreprises ou organisations « agréées » pourront être diffusées à grande échelle sur les réseaux sociaux. Les simples citoyens, « lanceurs d’alertes » ou journalistes indépendants, ne dépendant pas d’une entreprise officiellement enregistrée comme « entreprise de presse », seront quant à eux tout simplement réduits au silence, quelle que soit l’importance de l’information qu’ils avaient à porter à la connaissance du reste des citoyens.

Or, considérer que la parole de certains a plus de valeur que celle d’autres, tout ça parce qu’ils auront reçu leur « certification officielle » de la part du gouvernement ou de la part de Facebook, est une grave atteinte à  la liberté d’expression de chacun, et revient à créer une liberté d’expression à deux vitesses, où certains pourront se faire entendre, et d’autres non.

Nous devons nous mobiliser tant que c’est encore possible – et tant que cette pétition peut encore être diffusée librement sur les réseaux sociaux ! – pour demander aux parlementaires, quel que soit leur bord politique, de s’opposer fermement à cette proposition de loi.

Pétition : https://www.citizaction.fr/petition/non-a-linformation-detat-oui-a-la-liberte-dexpression/?sign=success

Référence :

http://www.assemblee-nationale.fr/15/dossiers/fausses_informations_lutte.asp

http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0799.asp

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