La ville palestinienne de Bethléem (Beit Lahm), en Cisjordanie occupée, a célébré Noël cette année après deux années d’interruption volontaire en solidarité avec les Palestiniens de Gaza , qui continuent d’endurer la campagne génocidaire menée par Israël , et vis à vis de la répression continue en Cisjordanie.
À Bethléem, les célébrations de Noël ont de nouveau illuminé la ville, à la faveur d’un semblant de cessez-le-feu entré en vigueur en octobre à Gaza, et ce malgré la situation dramatique qui persiste en Cisjordanie. En 2023 et 2024, par solidarité avec Gaza, la municipalité palestinienne avait considérablement restreint les festivités autour du thème « Le Christ dans les décombres ».
« Le Christ dans les décombres »
La ville palestinienne de Bethléem abrite l’église de la Nativité, l’une des plus anciennes églises au monde, édifiée sur le lieu traditionnellement reconnu comme celui de la naissance du Christ, faisant de la ville un haut lieu du pèlerinage chrétien et un pilier essentiel de l’identité chrétienne palestinienne.
En 2023, la municipalité avait annulé l’ensemble des célébrations sous le thème « Le Christ dans les décombres », la place de la Mangeoire accueillant une crèche montrant l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh, au milieu de gravats de béton. En 2024, les commémorations étaient demeurées largement suspendues ou limitées à des rites religieux, sous le slogan « Le Christ est toujours dans les décombres ».
Cette année, la décision de Bethléem de relancer les festivités de Noël revêt une forte portée symbolique, réaffirmant la résilience et l’attachement des Palestiniens à la vie, à la foi et à l’endurance collective, malgré la guerre et l’occupation.
Des Chrétiens Palestiniens exécutent la dabke (danse traditionnelle Palestinienne) pour Noël à Bethléem.
— L'Anachorète … Penseur solidaire. (@racmess) December 24, 2025
Joyeux Noël 🎅🎄
(Bethléem est une ville située en Cisjordanie, en Palestine, à environ 10 km au sud de Jérusalem.) pic.twitter.com/L1wQw4mZI5
Un message de résilience et d’espoir
S’exprimant auprès d’Al Mayadeen, le maire de la ville, Maher Canawati, a expliqué que la reprise des célébrations après deux années particulièrement éprouvantes était un choix délibéré, qu’il a décrit comme un message adressé au monde pour affirmer la détermination du peuple palestinien.
Le maire a également souligné que ces célébrations visaient à transmettre un message de résilience et d’espoir aux habitants de Bethléem, de Gaza et de l’ensemble des villes palestiniennes, précisant que ce message émanait de la « ville de la paix » et du lieu de naissance du Christ.
Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a prononcé une homélie consacrée à la paix, à l’espérance et au renouveau, face à des choix politiques qui « semblent souvent déterminer le destin des peuples ». « Noël, cependant, nous invite à dépasser la logique de la domination, et à redécouvrir la force de l’amour, de la solidarité et de la justice », a-t-il déclaré.
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Le pape évoque Gaza lors de la messe de Noël
Le pape Léon XIV a pour sa part dénoncé, lors d’une messe célébrée hier dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, « l’absurdité » des discours guerriers et les « blessures ouvertes » laissées par les conflits à travers le monde, évoquant notamment la crise humanitaire à Gaza. « Fragile est la chair des populations vulnérables, éprouvées par tant de guerres en cours ou achevées, laissant derrière elles des ruines et des blessures ouvertes », a-t-il affirmé.
Le pape américain a ajouté penser aux « tentes de Gaza, exposées depuis des semaines à la pluie, au vent et au froid », alors que des centaines de milliers de Gazaouis affrontent les intempéries hivernales dans des conditions extrêmement précaires.
