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Nîmes : la mort tragique du psychologue Salah Bouabdallah

L’affaire, qui mobilisait l’ensemble du département du Gard, s’est achevée sur une issue particulièrement tragique. Porté disparu depuis le 21 décembre, le psychologue Salah Bouabdallah a finalement été retrouvé mort. Son fils s’est présenté hier au commissariat de Nîmes et a avoué l’avoir tué. Le corps de Salah Bouabdallah a été découvert dans le jardin familial.

Depuis plusieurs jours, la famille de Salah Bouabdallah, psychologue nîmois âgé de 55 ans, était plongée dans l’angoisse. Sans nouvelles de lui depuis le 21 décembre, ses proches avaient multiplié les démarches et organisé, samedi, un rassemblement devant la Maison Carrée de Nîmes afin de lancer un appel à témoins. Ce qui n’était encore qu’une inquiétude s’est transformé, dimanche, en un drame absolu : le fils du psychologue s’est présenté au commissariat de Nîmes et a reconnu avoir tué son père.

Un dénouement inattendu et brutal

Figure connue et appréciée à Nîmes, Salah Bouabdallah était officiellement porté disparu depuis mardi dernier. Le samedi 27 décembre, une quarantaine de personnes s’étaient réunies à l’initiative de sa famille. Dans une vidéo diffusée à cette occasion, sa fille s’était adressée au public, la voix tremblante : « On a besoin de vous. On a besoin de votre aide. Sa disparition est très inquiétante. On n’a pas de nouvelle. Ses voitures sont devant la maison ».

Le lendemain, l’affaire a connu une accélération brutale. Dimanche, le fils de Salah Bouabdallah s’est rendu de lui-même au commissariat de Nîmes et s’est accusé du meurtre de son père, selon la procureure Cécile Gensac. Le jeune homme aurait « confié être l’auteur du meurtre » et avoir « dissimulé la dépouille de la victime », a précisé la magistrate dans un communiqué.

Âgé de 27 ans, il a livré un récit glaçant : il aurait tué son père le 21 décembre à la suite d’un différend familial, avant d’enterrer le corps dans le jardin de la maison. Deux jours plus tard, il aurait lui-même signalé la disparition. Guidés par ses indications, les enquêteurs ont effectivement retrouvé la dépouille du psychologue dans l’après-midi. Le suspect a été immédiatement placé en garde à vue.

Profil et personnalité du psychologue nîmois

Sur le domaine familial, de nombreuses personnes se sont rendues spontanément. La procureure de la République de Nîmes s’est également déplacée sur place. Un ami proche du psychologue, présent lors des recherches, a témoigné avec émotion : « C’était un amour, aimé par tout le monde. Il était au service de tout le monde, il a sacrifié sa vie pour les gens. Jamais, je n’aurais imaginé qu’il se passe cela ».

Compte tenu du profil de la victime, l’enquête a été confiée à la DCOS 34 (Direction centrale de la police judiciaire). Selon plusieurs sources, Salah Bouabdallah faisait l’objet d’un contrôle judiciaire lié à ses prises de position en faveur de la cause palestinienne. Ses comptes bancaires avaient été gelés par le ministère de l’Intérieur et il dirigeait également une école coranique (madrassa), fermée par les autorités en 2023.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs proches ont tenu à rappeler la personnalité du psychologue et ses difficultés récentes. Fouad Alaoui, ancienne figure de l’islam en France, a ainsi exprimé sur Facebook sa tristesse et affirmé avoir « toujours été convaincu de son innocence de toutes les accusations dont il était sujet ».

Au service de la cause palestinienne

Sur le réseau X, un internaute proche de Salah Bouabdallah depuis « plus de 10 ans », témoignant sous le pseudo « Qays« , a assuré qu’il « a toujours eu un comportement calme et bienveillant, menant une vie largement fondée sur le bénévolat et les causes musulmanes ». Il a également dénoncé la fermeture de son école coranique par la préfecture du Gard « pour des motifs [sécuritaires] plus que légers ».

À propos du contrôle judiciaire, il a expliqué que « bien après le 7 octobre, lorsque Tsahal bombardait sans retenue toute la bande de Gaza, Salah a partagé une caricature en arabe de l’État d’Israël sur Facebook, ce qui lui a valu perquisition [et une garde à vue] ». « Par la suite, l’État français gèle ses avoirs, il n’a plus de compte bancaire (…) et a du mal à exercer sa profession de psychologue. Six mois plus tard, l’État français renouvelle le gel des avoirs au motif qu’il manifeste chaque week-end en faveur de la Palestine », a- t-il poursuivi.

Désormais, les investigations judiciaires devront établir avec précision les circonstances exactes de ce drame familial et les motivations du fils ayant conduit à la mort de Salah Bouabdallah.

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