Sans être totalement paralysée, la France a connu hier un 10 septembre mouvementé. D’après le ministère de l’Intérieur, 175 000 manifestants ont défilé dans les rues, tandis que la CGT avance le chiffre de 250 000. Blocages de routes, barrages filtrants, gares et entreprises à l’arrêt, universités fermées, partout sur le territoire plusieurs centaines d’actions ont été recensées dans le cadre du mouvement « Bloquons tout ». Récap.
Des centaines de milliers de manifestants ont battu le pavé ce mercredi dans l’Hexagone contre l’austérité budgétaire et les inégalités, dans le cadre de la journée de mobilisation « Bloquons tout », lancée via des appels citoyens relayés massivement sur les réseaux sociaux. Des blocages étaient organisés partout en France ce mercredi.
250 000 manifestants à travers la France
Selon les organisateurs, au moins 250 000 personnes ont pris part à plus de 500 rassemblements. Le ministère de l’Intérieur a, lui, recensé 812 actions et 175 000 manifestants. Cette mobilisation inédite survient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, en remplacement de François Bayrou.
Le mouvement, né sur les réseaux sociaux et relayé grâce à de nombreuses assemblées générales citoyennes partout en France, a mis plusieurs moyens d’action en avant : barrages, axes routiers, gares et entreprises bloqués, universités fermées…
Dans plusieurs grandes villes, les cortèges étaient imposants. À Rennes, la préfecture a compté 15 000 personnes. À Nantes, la journée s’est achevée par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.
Mobilisation massive sur la place de la République #Paris #10septembre pic.twitter.com/kgk3d7h0Qj
— Mizane.info (@MizaneInfo) September 10, 2025
Un bilan limité
Côté fonction publique, le ministère a annoncé 4,58 % de grévistes parmi les 2,5 millions d’agents d’État, incluant les enseignants. La grève a également touché 7,3 % des agents hospitaliers et 5,22 % des agents territoriaux. Les transports ont été perturbés : la SNCF a confirmé des occupations de voies à Cherbourg et Valence. À Paris et en Île-de-France, les perturbations dans les métros et RER sont restées « conformes aux prévisions », selon la RATP.
Dans l’éducation, environ 150 lycées ont été bloqués d’après l’Union syndicale lycéenne, quand le ministère évoque une centaine d’établissements « perturbés ou bloqués ». Côté universités, France Universités n’a relevé aucun incident, même si des campus comme Rennes 2 ou Sciences Po ont fermé leurs portes.
Lire sur le sujet : Mobilisation du 10 septembre : l’appel à bloquer la France gagne du terrain
La grève de la carte bancaire peu suivie
Le mot d’ordre initial d’une « grève de la carte bancaire » a connu un succès très limité. L’appel « Au cash citoyens » invitait à retirer massivement de l’argent liquide la veille, mais « nous n’avons aucune remontée particulière », a confirmé la porte-parole d’une grande banque française.
Les syndicats et la gauche ont salué un « succès », tandis que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est félicité de « la mise en échec de celles et ceux qui voulaient bloquer le pays ». Une nouvelle journée de mobilisation a d’ores et déjà été fixée au 18 septembre.
A lire aussi :
