L’Association des juristes pour le respect du droit international (JURDI) a déposé plainte contre Airbnb pour avoir mis en location des propriétés situées dans des territoires palestiniens occupés par Israël en Cisjordanie. Elle sollicite la justice française afin d’obliger l’entreprise à supprimer ces annonces.
Selon des informations rapportées par BFMTV, l’association des Juristes pour le respect du droit international (JURDI) vient d’assigner en justice la plateforme Airbnb devant les tribunaux français. Elle affirme que celle-ci soutient des crimes de guerre en proposant à la location des biens situés dans les territoires palestiniens occupés par Israël en Cisjordanie.
Une autre plainte déposée le mois dernier
D’après les éléments obtenus par BFMTV, Airbnb a reçu cette assignation il y a quelques jours. Une première audience de mise en état a déjà été fixée pour le 13 janvier prochain. « En proposant ces hébergements, Airbnb contribue à la normalisation et à la perpétuation du régime colonial, en fournissant des ressources financières aux colons et en légitimant leur présence », a déclaré JURDI dans sa plainte.
Le mois dernier, la Ligue française des droits de l’homme (LDH) avait également déposé plainte contre Airbnb et Booking.com pour avoir proposé des logements dans des colonies israéliennes situées en territoires palestiniens. Cette plainte accuse ces entreprises de complicité et de dissimulation aggravée de crimes de guerre, soutenant que ces plateformes favorisent le « tourisme d’occupation » en publiant des annonces dans les colonies israéliennes.
The Association of Jurists for the Respect of International Law (JURDI) has sued Airbnb in France for listing properties in Palestinian territories occupied by Israel in the West Bank, the BFMTV broadcaster said Tuesday.
— Middle East Monitor (@MiddleEastMnt) November 5, 2025
JURDI, a non-profit group in France that advocates for… pic.twitter.com/hIgn11hEQW
350 logements en location en Cisjordanie occupée
Cette fois, c’est donc sur le terrain civil que la plateforme de location entre particuliers est attaquée. Jurdi demande à la justice de contraindre Airbnb à retirer les annonces litigieuses accessibles depuis la France. Si le tribunal lui donne raison, la plateforme aura huit jours pour s’y conformer, avant de subir une astreinte de 5.000 euros par jour de retard.
Dans un rapport publié le 30 juin 2025, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies, estime qu’Airbnb propose environ 350 logements à la location dans ces territoires, contre 139 en 2016. Ce qui la rend, selon Jurdi, coupable des délits de « recel » et de « blanchiment du produit de crimes de guerre ».
Des violations du droit international mais aussi du droit français, selon l’association. « Dans notre pays, on ne peut pas proposer de contrat contraire à l’ordre public. Or, c’est ce que fait Airbnb en proposant ces contrats de location illicites. Et cette entreprise les propose à ses clients situés sur le sol français », éclaire l’avocate Hélène Massin-Trachez.
Lire sur le sujet : L’ONU recense 158 sociétés liées aux colonies israéliennes en Cisjordanie
Déjà « une forme d’aveu » en 2018
En 2018, Airbnb avait pourtant annoncé son intention de supprimer les annonces incriminées avant d’être menacée de poursuites judiciaires par certains clients. Elle avait donc décidé de maintenir ces biens à la location, tout en affirmant reverser l’intégralité des bénéfices à des organisations à but non lucratif, sans que l’on ne sache précisément lesquelles.
« En fait, c’est même une forme d’aveu si l’argent est sale au point qu’Airbnb souhaite le reverser à des associations », indique ainsi Julien Bayou, un des autres avocats portant cette assignation. « Et cela ne change rien au fond. Même sans conserver les commissions perçues, cette plateforme aide des propriétaires situés dans les colonies à s’enrichir et se fait complice de ces crimes », a-t-il ajouté.
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