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L’état français coupe les subventions du Secours islamique

Le Secours islamique a annoncé, début septembre, la suppression brutale de l’ensemble de ses subventions d’État, soit 1,06 million d’euros. Sous prétexte de restrictions budgétaire, cette décision préfectorale contraint l’association à interrompre certaines de ses activités sociales. Explications.

Une coupe budgétaire aux effets particulièrement dramatiques. Début juillet, le Secours islamique a appris la suppression de l’ensemble de ses subventions d’État, soit 1,06 million d’euros. Une décision aux conséquences brutaux : en Essonne, 24 femmes en grande précarité ont été expulsées de leur centre d’hébergement financé par l’association.

Une décision brutale et incompréhensible

« Le 1er septembre, nos travailleurs sociaux de Massy ont dû mettre dehors 24 femmes, dont 14 enceintes, avec une couverture et un kit d’hygiène, en leur donnant seulement pour consigne d’appeler le 115 », explique dans La Croix, Léo André, responsable du développement de la Mission sociale du Secours islamique France (SIF).

« C’était un crève-cœur, car ce centre d’accueil pour femmes fonctionnait très bien depuis 2014. Les chambres sont toujours là, mais elles ne sont plus financées. ». Début juillet, la préfecture de l’Essonne a notifié au SIF la fin du soutien de l’État à toutes ses activités sociales locales, soit environ 500 000 euros. La même décision a frappé ses autres antennes en Île-de-France.

« Cette aide publique permettait aussi d’assurer un accueil de jour recevant 60 personnes quotidiennes, et de domicilier près de 500 sans-abris », précise Léo André. Dans l’Essonne, l’association finançait également des places d’hébergement pour femmes isolées, « notamment celles qui sont enceintes ». Des financements désormais supprimés.

Aucune justification claire

Le phénomène dépasse l’Essonne. « Nous intervenons dans trois départements — Essonne, Seine-Saint-Denis et Rhône — et dans les trois, toutes nos subventions disparaissent », confirme Léo André. Dans le Rhône, ces financements servaient à la distribution alimentaire, en Seine-Saint-Denis, aux maraudes et colis de survie.

Selon La Croix, la préfecture n’a fourni aucune justification claire. « Nous restons dans l’incompréhension, car aucun reproche ne nous a été adressé. On nous a seulement évoqué des raisons budgétaires. Or, en temps normal, il y a un dialogue préalable et les baisses sont annoncées pour l’année suivante », déplore le cadre du Secours islamique France.

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Choix budgétaire ou politique ?

Une décision qui inquiète notamment la Fédération des acteurs de solidarité, dont le SIF est membre. « C’est l’une des coupes de subventions les plus importantes dont nous ayons connaissance », confirme Nathalie Latour, sa directrice générale.

« Quelques cas similaires existent. Les associations doivent fermer brutalement, sans pouvoir trouver de solutions pour les bénéficiaires. Cela entraîne aussi un impact fort sur l’emploi salarié (…). C’est très dommageable pour l’équilibre contractuel et, plus largement, pour la relation de confiance entre associations et État. »

Le contexte économique est certes mis en avant, mais difficile d’ignorer les récentes suppressions de subventions visant plusieurs écoles privées musulmanes ou des instituts d’enseignement religieux, tel que l’IESH.

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