Depuis plusieurs semaines, des militants propalestiniens ont mené des actions symboliques aux abords de plusieurs ambassades égyptiennes, jordaniennes ou émiraties. Les manifestants protestent contre la complicité avérée de certains pays arabes dans le génocide israélien en cours à Gaza. Récap.
Depuis deux semaines, des opérations coups-de-poing ont lieu devant les ambassades égyptiennes, jordaniennes et émiraties pour protester contre la complicité de ces pays dans le génocide en cours à Gaza. Depuis La Haye, Tunis, Vienne, Londres, Beyrouth ou encore Tripoli, les manifestants dirigent leurs actions contre les représentations diplomatiques de ces États.
Les ambassades égyptiennes et émiraties cadenassées
Selon des images filmées à Ottawa, au Canada, et diffusées lundi par le média Middle East Eye (MEE), une manifestation s’est tenue devant l’ambassade émiratie. On y voit un individu non identifié cadenasser les grilles du bâtiment avec un antivol pour vélo et décréter le « siège » du pays.
Dans le même temps, des manifestations similaires ont eu lieu dans plusieurs grandes villes, comme à Londres ou à New York, où un groupe de manifestants s’est rassemblé le 2 août devant le consulat d’Égypte « pour exiger la réouverture du poste-frontière de Rafah et permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza ».
Le terminal de Rafah était, avant sa prise de contrôle par l’armée israélienne le 7 mai 2024, le principal point de passage de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza.
« Le régime égyptien est complice du génocide. C’est un fait »
Fin juillet, le jeune Anas Habib s’est filmé en train d’attacher un cadenas de vélo autour des portes de l’ambassade des Émirats aux Pays-Bas, en geste symbolique de solidarité avec les Palestiniens assiégés par Israël et l’Égypte à Gaza. Il a ensuite reproduit le même acte à l’ambassade de Jordanie, pour dénoncer la complicité du royaume face au génocide israélien à Gaza.
L’action est devenue virale sur les réseaux sociaux arabes, provoquant des manifestations similaires dans d’autres pays, notamment en Turquie et au Royaume-Uni, où des militants ont également enchaîné les portes des ambassades égyptiennes. « Je suis absolument certain que le régime égyptien est complice du génocide. (…) Ce n’est pas une simple accusation, c’est un fait », a déclaré Habib dans un entretien au MEE mardi dernier. Environ 60 000 prisonniers politiques sont actuellement détenus dans les prisons égyptiennes.
« Pourquoi arrêtez-vous ceux qui tentent d’envoyer de l’argent à Gaza ? Pourquoi, faire disparaitre quelqu’un tente de brandir le drapeau palestinien en Égypte ? Si vous aimez vraiment tant la Palestine, pourquoi faites-vous cela à votre peuple ? »
Mobilisations au Liban et en Lybie
Mercredi 23 juillet, un rassemblement d’activistes visant à dénoncer le blocus israélien sur Gaza a eu lieu devant l’ambassade d’Égypte à Bir Hassan, dans la banlieue-sud de Beyrouth, au Liban. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des dizaines de manifestants, dont beaucoup portent la keffieh et le drapeau palestinien, tentant de forcer l’entrée vers l’ambassade .
Des dizaines de citoyens libyens se sont également rassemblés, dimanche 27 juillet, devant l’ancienne ambassade d’Égypte à Tripoli pour protester contre la fermeture du point de passage de Rafah et exiger l’entrée immédiate de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
« Les autorités de Gaza affirment que plus de 22 000 camions d’aide humanitaire attendent à l’extérieur de la bande de Gaza », contextualise Al-Jazeera. « En moyenne, 84 camions sont entrés dans l’enclave assiégée depuis qu’Israël a quelque peu assoupli les restrictions, le 27 juillet. Les organisations humanitaires affirment qu’au moins 600 camions d’aide sont nécessaires chaque jour pour répondre aux besoins de base du territoire ».
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