Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, s’est rendu ce week-end à Gaza afin d’y célébrer la messe de Noël. « Nous n’oublierons pas ce qui s’est passé », a déclaré le chef régional de l’Église catholique devant une centaine de chrétiens vivant encore dans l’enclave palestinienne.
Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin et chef de l’Église catholique en Palestine, s’est de nouveau rendu dans la bande de Gaza afin d’y célébrer la messe de Noël, comme il l’avait déjà fait en 2024. Environ 600 chrétiens vivent encore dans l’enclave palestinienne, pour la plupart réfugiés au sein de la paroisse locale.
« Nous sommes d’ici, et nous resterons ici »
Cette visite, rare autorisation d’entrée accordée par Israël à une personnalité extérieure à Gaza, en dehors des membres d’ONG, a débuté dès vendredi par un accueil symbolique. Le patriarche a été reçu par un groupe d’enfants coiffés de bonnets de Noël, tandis qu’un autre groupe, arborant des keffiehs, exécutait un dabkeh, danse traditionnelle palestinienne.
Le cardinal Pizzaballa est arrivé accompagné du vicaire général patriarcal, Mgr William Shomali, ainsi que d’une délégation du Patriarcat latin de Jérusalem. Cette venue s’inscrivait dans le cadre de la visite pastorale annuelle de Noël à l’église de la Sainte-Famille, organisée avant la fête selon le calendrier occidental.
« Nous n’oublierons pas ce qui s’est passé, mais nous attendons avec impatience », a déclaré le patriarche latin de Jérusalem lors de sa rencontre avec les fidèles. « Nous reconstruirons nos maisons et nos écoles, et reconstruirons nos vies. Nous sommes d’ici, et nous resterons ici. Dans cette mer de destruction, nous cherchons à être un exemple pour chacun de ce que cela signifie de reconstruire ».
Rencontre et visite des Palestiniens déplacés
Le patriarche a ensuite libéré deux colombes blanches dans le ciel assombri de Gaza, entouré d’enfants chrétiens et musulmans. Le samedi, le cardinal a également visité plusieurs organisations humanitaires et établissements hospitaliers. Il s’est rendu sur les ruines de l’université Al-Azhar, bombardée par l’armée israélienne, afin d’évaluer les besoins, avant de rencontrer des Palestiniens déplacés vivant dans des tentes installées le long du littoral.
« Pour la première fois depuis le début de la guerre, je ressens un certain réconfort alors que je suis ici parmi vous », a-t-il confié, ajoutant : « Je sais que la situation est difficile, et je le vois dans la vie des enfants, à l’école, et dans les activités qui continuent malgré tout, mais même dans cette obscurité, une flamme d’espoir reste présente ».
Il a tenu à rappeler que Gaza n’est pas isolée, soulignant que « les églises, les institutions et les chrétiens du monde entier sont unis à son peuple ». « Vous avez montré pendant la guerre, et plus clairement aujourd’hui, ce que cela signifie pour une personne de rester forte dans sa foi ». Il a salué un « témoignage vivant de résilience, de foi et d’espoir ».
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« Nous avons habité ensemble et souffert ensemble »
Mousa Ayyad, chrétien orthodoxe et coordinateur administratif de l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza, a partagé son expérience après avoir vécu un an et demi avec ses coreligionnaires latins à l’église de la Sainte-Famille : « Nous avons habité ensemble, souffert ensemble. On recommence doucement à vivre. Cette année, on a réussi à trouver des arbres de Noël et à installer des lumières. Mais rien ne dit qu’on pourra reprendre une nouvelle vie ».
La délégation venue de Jérusalem a quitté Gaza dimanche après-midi, laissant derrière elle une communauté éprouvée, fragile et suspendue à l’avenir, à l’image de l’ensemble de l’ensemble de la population de ce territoire.
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