Dans l’avion qui le ramenait à Rome après son déplacement au Liban, le pape Léon XIV a appelé, ce mardi, les catholiques préoccupés par la dimension chrétienne de l’Occident à se montrer « moins effrayés » par l’islam. Prenant exemple sur la cohabitation du peuple libanais, il a plaidé pour le « vivre ensemble » et « l’amitié entre chrétiens et musulmans en Europe ».
Interrogé sur la montée d’un discours catholique identitaire décrivant l’islam comme une menace, le pape Léon XIV a estimé, ce mardi, dans l’avion qui le ramenait de Beyrouth à Rome, qu’en Europe comme en Amérique du Nord, les chrétiens devraient être « moins effrayés » par l’islam. Il a plutôt invité à « travailler ensemble » afin de rendre possible « un dialogue et une amitié entre musulmans et chrétiens ».
S’inspirer de la coexistence islamo-chrétienne au Liban
Ce 2 décembre, dans l’A320 qui le ramenait de Beyrouth à Rome à l’issue de son voyage en Turquie et au Liban, le pape a répondu pendant vingt-six minutes aux questions de la presse internationale. Huit questions lui ont été posées, allant de la place de l’islam en Europe à son prochain déplacement, prévu en Algérie.
Dans cet échange, Léon XIV a commencé par rappeler les thèmes centraux de son déplacement en Turquie et au Liban. « Dans les conversations que j’ai eues en Turquie et au Liban, y compris avec plusieurs musulmans, nous avons précisément parlé de paix et de respect entre personnes de différentes religions », a-t-il expliqué.
Évoquant les témoignages entendus lors de sa visite au Liban — pays multiconfessionnel où coexistent musulmans et chrétiens — le pape a encouragé à s’en inspirer « en Europe ou en Amérique du Nord ».
Encourager le dialogue et l’amitié
« Nous devrions peut-être être un peu moins craintifs et chercher des moyens d’encourager un dialogue véritable et le respect », a-t-il poursuivi. « Je sais que, dans la réalité, cela n’a pas toujours été le cas. Je sais qu’en Europe, des peurs demeurent », a reconnu le pape.
Selon lui, ces peurs sont « souvent alimentées par des personnes hostiles à l’immigration, qui tentent d’écarter ceux qui viennent d’un autre pays, d’une autre religion ou d’une autre origine ». Face à ce constat, il a appelé à « travailler ensemble » afin de permettre « un dialogue et une amitié entre musulmans et chrétiens ». .
« Je pense que l’une des grandes leçons que le Liban peut offrir au monde est de montrer un pays où islam et christianisme coexistent et sont respectés, et où il est possible de vivre ensemble, d’être amis. »
Un « climat délétère » en Occident
Une partie croissante des catholiques en Occident, notamment dans les cercles identitaires, voient dans l’arrivée de migrants musulmans une menace pour l’héritage chrétien. En France, des instances musulmanes dénoncent depuis plusieurs semaines « un climat délétère » et « des discours néfastes visant les musulmans », notamment après un sondage sur l’islam et un rapport de la droite sénatoriale proposant d’interdire le port du voile et le jeûne du ramadan avant 16 ans.
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