Le politologue français François Burgat a été relaxé ce mardi 28 mai par le tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence. Il était poursuivi pour « apologie du terrorisme » en lien avec des publications sur le génocide en cours à Gaza. Son avocat, Rafik Chekkat, a salué cette décision, espérant qu’elle contribuera à « infléchir le climat répressif sur la Palestine ». Focus.
Le tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence a prononcé, ce mardi 28 mai, la relaxe du chercheur François Burgat. Il était poursuivi pour des faits qualifiés « d’apologie publique d’un acte de terrorisme », en lien avec ses prises de position dénonçant le génocide à Gaza.
Un contexte judiciaire répressif
François Burgat, islamologue et ancien directeur de recherches au CNRS, a obtenu la relaxe, ce mardi devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence pour des faits qualifiés « d’apologie du terrorisme ». Pour rappel, le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis, 4 000 euros d’amende, une interdiction d’accès aux réseaux sociaux durant six mois, ainsi qu’une peine d’inéligibilité de deux ans.
« Avec ma consœur Lucie Simon, nous sommes ravis de vous annoncer que le professeur François Burgat a été relaxé pour les faits d’ “apologie du terrorisme ». En espérant que cette relaxe en appelle d’autres », a déclaré, ce mardi, l’avocat Rafik Chekkat.
Dans un contexte répressif judiciaire contre les soutiens à la cause palestinienne, Me Chekkat a exprimé l’espoir que cette décision en faveur du politologue puisse « va participer à infléchir le climat répressif sur la Palestine et ralentir le train des poursuites pour apologie du terrorisme ».
François Burgat est relaxé.
— Lignes de Crêtes (@Lignesdecretes) May 28, 2025
Il faut d'abord saluer son courage, sa ténacité et le calme dont il a fait preuve tout au long de cette procédure inique , possible seulement par l'existence d'un délit bâillon, l'apologie du terrorisme.
Dans ce moment, où enfin de larges pans… pic.twitter.com/U8Z1vFVIWc
En cause : des publications sur les réseaux sociaux
François Burgat avait été placé en garde à vue le 9 juillet 2024, après un signalement de la DGSI suivi d’une plainte de l’Organisation juive européenne (OJE). Deux autres associations, Avocats Sans Frontières et la Licra, s’étaient constituées parties civiles dans l’affaire.
L’enquête portait sur plusieurs publications sur le réseau social X, notamment un repost datant de janvier 2024 d’un communiqué officiel du Hamas niant des accusations de violences sexuelles commises le 7 octobre. Il lui était également reproché d’avoir partagé des extraits d’un de ses livres publié en 2016.
Lire sur le sujet : Huit mois de prison avec sursis requis contre François Burgat
Une accusation qui sert « à faire taire »
Lors de l’audience en avril, Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, avait pris sa défense en affirmant : « L’accusation d’apologie du terrorisme, comme l’antisémitisme, sert aujourd’hui à faire taire ceux qui critiquent la politique israélienne, alors même que nous assistons à l’enfermement d’une population dans des conditions dignes d’un camp de concentration ».
Les avocats du chercheur français avaient dénoncé une « atteinte grave à la liberté académique » et demandé la relaxe, qu’ils ont finalement obtenue.
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