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Le bilan macabre à Gaza a sans doute dépassé les 100 000 morts

Une nouvelle étude universitaire britannique estime que le nombre réel de morts dans la bande de Gaza depuis octobre 2023 dépasse les 100 000 victimes, en comptant à la fois les morts violentes et non violentes liées au génocide israélien. Ce chiffre dépasse largement le bilan officiel de 57 418 morts fourni par le ministère palestinien de la Santé, que l’étude juge sous-estimé d’au moins 40 %.

Voilà vingt et un mois que Gaza est sous le feu israélien et que le nombre de morts s’accroît de jour en jour. Le macabre décompte officiel des victimes a souvent été remis en question, mais selon certaines enquêtes indépendantes, celui-ci serait largement sous-estimé. Une nouvelle étude, dirigée par Michael Spagat, économiste au Holloway College de l’Université de Londres, estime que près de 100 000 Palestiniens sont morts – de manière directe ou indirecte – entre le 7 octobre 2023 et le 5 janvier 2025.

Comment les autorités Gazaouis comptabilisent les victimes ?

Pour établir son bilan, le ministère de la Santé de la bande de Gaza ne prend pas en compte les disparus dont les corps n’ont pas été retrouvés. Il s’appuie sur les données des hôpitaux publics et privés – de plus en plus rares car détruits – ainsi que sur les déclarations en ligne des familles endeuillées.

Lorsqu’un corps n’est pas identifié ou signalé, le défunt est inscrit avec un numéro d’identification. L’ensemble est transmis au « registre central des martyrs » du ministère, où des équipes spécialisées valident les données. Si Israël conteste ces chiffres, ils sont pourtant reconnus comme fiables par l’ONU, et ce depuis les conflits précédents à Gaza entre 2009 et 2021.

Mais alors que les négociations autour d’un nouveau cessez-le-feu ont repris sous impulsion américaine, un autre bilan s’impose : 100 000 morts. Cette estimation, bien supérieure aux 57 418 décès officiels repose sur une étude publiée le 23 juin par des chercheurs britanniques.

Une étude basée sur une enquête de terrain

Cette recherche, menée par Michael Spagat, économiste au Holloway College de l’Université de Londres, en collaboration avec Khalil Shikaki, politologue au Centre palestinien de recherche politique et de sondage, estime que 4 % de la population de Gaza – soit environ 100 000 personnes sur 2,3 millions – sont mortes depuis le début du génocide israélien.

« Nos conclusions suggèrent que la mortalité liée à la violence a largement dépassé les chiffres officiels », indique le rapport. L’étude repose sur une enquête de terrain auprès de 2 000 foyers, soit environ 10 000 personnes. Elle évalue à 75 200 le nombre de morts par violence directe, un chiffre bien supérieur aux 46 000 morts recensés localement sur la même période.

56 % des personnes tuées étaient des enfants de moins de 18 ans ou des femmes. Les données révèlent que le taux de femmes et d’enfants tués à Gaza est plus du double de celui observé dans d’autres conflits récents comme le Kosovo (20 %), la Syrie (20 %) ou le Soudan (23 %).

Un nombre de morts sans précédent depuis la 2e guerre mondiale

« Le fait qu’une autre étude récemment publiée par The Lancet, faite avec une méthode totalement différente, donne des résultats similaires à la nôtre prouve que nos estimations sont sans doute proches de la réalité », explique Michael Spagat au journal L’Orient-Le Jour.

Selon l’étude, le nombre de morts à Gaza est sans précédent comparé à presque tous les conflits depuis la Seconde Guerre mondiale, que ce soit par le ratio civils-combattants ou par le taux de mortalité par rapport à la taille de la population.

Lire sur le sujet : Gaza : selon une étude, le nombre de morts est sous-estimé de 40%

130 000 blessés et 12 000 disparus

À ce jour, plus de 130 000 Palestiniens sont blessés, la famine progresse, les médicaments manquent, et la destruction des hôpitaux complique l’accès aux soins, laissant craindre une forte augmentation des morts indirectes. Par ailleurs, plus de 12 000 personnes sont portées disparues, selon le Comité international de la Croix-Rouge, la majorité ensevelie sous les décombres.

Face à cette opacité des chiffres, le nombre de morts dans le territoire palestinien assiégé ne pourra être réellement connu tant qu’Israël n’en autorisera pas l’accès aux institutions compétentes.

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