Alors que la crise s’étend au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite inaugure une île de luxe dans sa mégalopole futuriste Neom. Sindalah, est le premier site officiel issu de la stratégie saoudienne Vision 2030. Un projet construit au détriment de nombreux habitants expropriés et arrêtés. Focus.
L’Arabie saoudite a inauguré hier « Sindalah », une station balnéaire de luxe. C’est le premier projet achevé de la mégapole futuriste Neom, inscrite dans le cadre de la « Vision 2030 ». Parallèlement, des centaines de maisons sont détruites, et les habitants refusant de quitter leurs terres font face à des arrestations systématiques.
Attirer un tourisme haut de gamme
L’Arabie saoudite progresse dans sa stratégie Vision 2030 avec l’inauguration de Sindalah, première destination de luxe du projet Neom, conçue pour attirer un tourisme haut de gamme. L’île, qui s’étend sur 840 000 m², pourra accueillir jusqu’à 2 400 visiteurs par jour d’ici 2028.
Dans un communiqué, Nadhmi al-Nasr, directeur de Neom, précise que « Neom s’engage à soutenir une nouvelle ère du tourisme de luxe dans le royaume ». Cependant, les ambitions de Riyad ont été revues à la baisse : The Line, initialement prévue sur 170 km, ne couvrira finalement que 2,4 km d’ici 2030, avec une population visée de 300 000 habitants.
Le « Silicon Valley » du Moyen-Orient
L’Arabie saoudite poursuit sa transition vers une économie moins dépendante du pétrole à travers sa stratégie Vision 2030. Le royaume cherche désormais à tripler le trafic annuel de passagers à 330 millions d’ici la fin de la décennie.
Ibrahim al-Omar, directeur de Saudia, souligne que ce plan devrait stimuler l’emploi et l’économie nationale. Cependant, cette ambitieuse transformation – présentée comme le « Silicon Valley » du Moyen-Orient – s’accompagne de nombreuses expropriations et démolitions pour avancer la construction de ce vaste projet urbain.
Les damnés de Neom
Le projet Neom, censé incarner des valeurs humanistes, s’oppose brutalement à la réalité sur le terrain. Malgré les affirmations de Mohammed Ben Salmane, décrivant la région comme inhabitée, vingt mille Bédouins y vivent depuis des siècles..
Ceux qui résistent aux expropriations font face à des arrestations, tortures, peines de prison allant de quinze à cinquante ans, voire des condamnations à mort. En mai 2023, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a publiquement interpellé le dirigeant saoudien à ce sujet.
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