Douche froide à Bruxelles. Au terme d’une journée de discussion, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont réitéré leur appel à Israël pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza. Cependant, l’accord d’association entre l’UE et Israël n’a toujours pas été suspendu. Zoom.
Réunis à Bruxelles, depuis lundi, les ministres européens des Affaires étrangères ont évoqué l’hypothèse d’une suspension de l’accord d’association avec Israël. Finalement, bien que l’Union européenne ait reconnu la violation de l’article 2 de cet accord, relatif au respect des droits humains, l’accord d’association n’a pas été suspendu.
Blâmer mais non sanctionner
Fin mai, une majorité de pays membres de l’UE avait réclamé la révision de l’accord d’association avec Israël, au regard de la situation à Gaza, des accusations de crimes de guerre et de génocide. Un mois plus tard, c’est la douche froide. Aucune avancée concrète n’a été réalisée.
Au terme d’une journée de discussions, les 27 ministres ont reconnu qu’Israël violait l’article 2 de l’accord, qui l’oblige à respecter les droits de l’homme, mais aucune sanction n’a été décidée. L’Union européenne se limite à demander à Israël d’améliorer la distribution de l’aide humanitaire et la situation humanitaire d’une manière générale.
« L’objectif n’est pas de punir Israël, mais d’apporter des améliorations concrètes à la population et à la vie des habitants de Gaza. C’est donc ce que nous essayons de faire maintenant », a assuré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l’issue de la réunion.
🚨 L’impunité israélienne, toujours et encore :
— Rima Hassan (@RimaHas) June 24, 2025
Alors que la commission européenne reconnaît qu’Israël viole l’article 2 de son accord avec l’UE, elle refuse de suspendre l’accord afin de « ne pas punir Israël ».
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Nouvel examen en juillet
« Nous contacterons Israël pour lui présenter nos conclusions et voir comment nous pouvons améliorer la situation sur le terrain [en matière d’aide humanitaire] », a-t-elle poursuivi, précisant que si la situation ne s’améliore pas, les ministres réexamineront cet accord en juillet.
Aucune mesure supplémentaire n’a été décidée pour stopper les attaques sur Gaza : ni sanctions commerciales, ni suspension des accords universitaires. Paradoxalement, un récent rapport de la Commission européenne montre qu’Israël « a violé l’article 2 » de son accord avec l’Union européenne en matière de respect des droits de l’homme — une violation reconnue par Kaja Kallas.
L’accord entre l’UE et Israël, signé en 1995, est officiellement entré en vigueur en l’an 2000. Ce document de plus de 150 pages a posé les bases d’un dialogue politique régulier entre les parties, mais a également permis à Israël de faciliter ses exportations vers l’UE.
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Certains pays européens bloquent le processus
Lors du débat au Parlement européen la semaine dernière sur le génocide à Gaza, Kaja Kallas avait déjà averti que les 27 pays membres de l’UE étaient divisés. L’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas continuent de privilégier la voie du dialogue avec Israël. Seul le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a plaidé pour la suspension immédiate de l’accord d’association.
Un autre obstacle réside dans l’opposition de la présidente de la Commission européenne chargée des relations extérieures, Ursula von der Leyen, qui freine toute initiative allant dans le sens d’une suspension de l’accord. La mobilisation citoyenne n’a, semble-t-il, pas perturbé les débats des ministres, malgré une manifestation européenne à Bruxelles ce lundi pour exiger la suspension de l’accord d’association.
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