Inspirée de la Grande Mosquée de Djenné au Mali, la mosquée Missiri, située dans la commune de Fréjus, entre dans un projet de restauration d’une durée d’un an. Classé au patrimoine historique, ce lieu de culte fut édifié entre 1920 et 1930 au camp de Caïs, où étaient stationnées des troupes coloniales sénégalaises.
Classée à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1987 et labellisée Architecture contemporaine remarquable en 2001, la mosquée Missiri (qui signifie mosquée en langue bambara) et ses abords, dans la commune de Fréjus (Var), entrent dans un projet de restauration d’un an pour un montant de 1,8 M€. Cette valorisation permettra d’ouvrir le site aux visites.
Un patrimoine singulier et unique en France
Inspirée de la Grande Mosquée de Djenné au Mali, la mosquée Missiri dans la commune de Fréjus entre dans un projet de restauration d’une durée d’un an. Inscrite au patrimoine historique, le lieu de culte fut construit entre 1920 et 1930 au camp de Caïs où stationnaient des troupes coloniales sénégalaises.
C’est un patrimoine singulier et unique en France. Construite en seulement dix ans, la mosquée est inaugurée en 1930 et devient un lieu de rassemblement plus qu’un lieu de prière. Le site constitue un témoignage rare de la présence des troupes coloniales à Fréjus.
La mosquée Missiri à Fréjus, construite par des tirailleurs sénégalais entre 1928 et 1930 pic.twitter.com/JDs9WwSMv0
— Tutto Passa Habibi (@KhadafiYouness) May 10, 2020
Un lieu de rassemblement plus qu’un lieu de prière
À l’image des tirailleurs indochinois qui avaient édifié, dès 1917, une pagode sur le camp fréjusien réservé aux troupes coloniales, les tirailleurs sénégalais se lancent, à leur tour, dans la construction de la mosquée en 1928. L’opération, menée sous l’initiative du capitaine Abdel Kader Mademba, s’achève en 1930. Pierre Excoffon, directeur de l’archéologie et du patrimoine de Fréjus, explique :
« Durant la Première Guerre mondiale, le contingent des troupes coloniales indochinois, malgaches et sénégalais ont apporté et payé un lourd tribut. Il s’est avéré que les conditions climatiques, le changement d’environnement étaient tout à fait perturbants. Il y a eu une volonté d’évoquer un environnement plus familier de ces tirailleurs sénégalais qui avaient le mal du pays. »
Son architecture utilise de la terre et du bois, mais elle est ici adaptée en ciment recouvert d’ocre pour résister au climat européen. La structure est carrée, avec des tours d’angle ornées de pointes en béton armé, imitant les poutres de bois.
L’achèvement des rénovations est prévu pour 2027
Inscrite depuis 1987 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, la mosquée — aujourd’hui désaffectée — se dresse encore, sans toit et avec des fresques inachevées, comme un monument figé dans le temps. Elle a été rachetée par la ville de Fréjus en 2019. Des travaux de rénovation commencent cette semaine pour le bâtiment de 400 m², mais aussi pour les alentours. Vingt-deux mille m² de terrains, fermés depuis 2020, seront rendus à la population.
Les travaux prévoient la rénovation de la façade et de la toiture, ainsi qu’une amélioration de la gestion des eaux pluviales. Dans un second temps, la restauration des décors et l’aménagement paysager des abords. Le montant total est estimé à 1,8 million d’euros, financés par la ville, la région et le ministère de la Culture. La livraison est prévue au premier semestre 2027.
A lire aussi :

