Alors que la France s’apprête à reconnaître officiellement l’État de Palestine, le ministère de l’intérieur a recensé, ce lundi midi, 52 mairies ayant hissé le drapeau palestinien sur 34 875 communes malgré la consigne d’interdiction. En amont, Olivier Faure (PS) avait appelé les élus locaux à pavoiser leurs mairies du drapeau palestinien.
Ce lundi 22 septembre, en France, plusieurs maires ont choisi de hisser le drapeau palestinien sur le fronton de leur hôtel de ville, alors que le pays doit reconnaître l’État de Palestine, ignorant les mises en garde du ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. Olivier Faure, chef socialiste, a invité Emmanuel Macron à « autoriser » l’initiative des mairies.
« Nous accompagnons la décision historique de la République française »
Le ministère de l’Intérieur a recensé, lundi à midi, 52 mairies ayant hissé le drapeau palestinien sur 34 875 communes, malgré la consigne d’interdiction qu’il avait donnée, le jour où la France doit reconnaître officiellement l’État de Palestine. « Il ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée (…). Nous avons fait le choix de le faire sur un moment, c’est le temps de la reconnaissance de l’État de Palestine », a expliqué le maire de la Plaine St Denis, Mathieu Hanotin (socialiste).
Le maire de Stains (Seine-Saint-Denis), Azzédine Taïbi (Parti communiste français), a également « procédé à la pose du drapeau palestinien, ainsi que celui du drapeau de l’ONU et de la paix », a-t-il affirmé.
« Ce soir, le président de la République annoncera à l’ONU la reconnaissance de l’État de Palestine. Nantes accompagne cette décision historique de la République française en hissant, pour la journée, le drapeau palestinien », a écrit lundi matin sur X la maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), alors que le drapeau flotte déjà sur sa mairie.
🇫🇷🇵🇸 FLASH | 21 communes françaises, dont Saint-Denis et Nantes, ont HISSÉ le drapeau PALESTINIEN sur la façade de leur mairie. pic.twitter.com/I4ChwcHjSm
— Cerfia (@CerfiaFR) September 22, 2025
Poursuite judiciaire contre la mairie de Malakoff
À Malakoff, la maire, communiste, avait devancé l’appel et apposé un drapeau palestinien dès vendredi, resté au fronton de l’hôtel de ville, malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine. À l’île de la Réunion, la présidente Huguette Bello a hissé aussi, ce matin, le drapeau palestinien à l’Hôtel de Région.
La bannière rouge, noire, blanche et verte devait aussi être accrochée au fronton d’autres mairies de la banlieue parisienne, telles que Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, avait donné en fin de semaine consigne aux préfets d’interdire les pavoisements du drapeau palestinien au nom des principes de neutralité du service public et de non-ingérence dans la politique étrangère de la France (malgré l’autorisation des drapeaux israéliens et ukrainiens), sous peine de poursuites administratives.
Lire sur le sujet : 1 000 drapeaux palestiniens pour les habitants de Corbeil-Essonnes
Le bras de fer d’Olivier Faure avec le ministère de l’Intérieur
En amont de la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, Olivier Faure, chef du Parti socialiste, avait appelé les élus locaux à pavoiser leurs mairies du drapeau palestinien comme un geste symbolique. Face à la réaction négative du ministre de l’Intérieur, Olivier Faure a invité Emmanuel Macron à « autoriser » l’initiative.
Reconnaître un État de Palestine rappelle au gouvernement israélien que « nous ne sommes pas prêts à accepter l’idée qu’il y ait un grand Israël » de la « Méditerranée jusqu’au fleuve du Jourdain », a jugé lundi, Olivier Faure. L’État de Palestine, que la France doit reconnaître lundi soir devant l’ONU, « est un État qui reste virtuel à ce stade, mais c’est une façon d’engager le débat, d’engager une autre voie », a-t-il ajouté.