Pressées par Israël de bloquer la caravane maghrébine Al-Soumoud et la marche internationale vers Gaza, prévue le 19 juin, les autorités égyptiennes ont interpellé mercredi plusieurs participants étrangers à l’aéroport du Caire et ont rappelé que ce type de manifestation était soumis à une « autorisation préalable » de leur part. Récap.
Israël exige de l’Égypte qu’elle bloque la caravane maghrébine Al-Soumoud ainsi que la marche internationale prévue le 19 juin par des militants de 44 pays. Catherine Le Scolan-Quéré, porte-parole de la délégation française, a déclaré hier que plusieurs ressortissants français avaient été interpellés à l’aéroport ou à leur hôtel, et qu’« une dizaine de Français auraient été expulsés ».
L’Egypte aux ordres des autorités israéliennes ?
Alors que des milliers de citoyens venus de 44 pays s’apprêtent à entamer une marche pacifique vers Gaza pour réclamer un couloir humanitaire, plusieurs dizaines de participants sont actuellement « retenus, expulsés ou interrogés » au Caire. Un responsable de la délégation française pour la Marche affirme que les autorités égyptiennes « arrêtent systématiquement les ressortissants français, faute de disposer d’une liste officielle des participants ».
Des descentes de police ont également eu lieu dans plusieurs hôtels du centre du Caire, où des membres des délégations séjournaient. Hier, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a indiqué dans un communiqué attendre des autorités égyptiennes « qu’elles empêchent l’arrivée de manifestants djihadistes à la frontière israélo-égyptienne et qu’elles ne les autorisent pas à se livrer à des provocations ou à tenter d’entrer dans la bande de Gaza ».
En réponse, le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que bien « qu’il importe de faire pression sur Israël pour lever le siège de la bande de Gaza », les visites de délégations étrangères « doivent obtenir une autorisation préalable ».
« S’opposer à cette marche, c’est s’opposer à la paix »
Plusieurs membres des délégations étrangères, notamment algérienne, restant actuellement retenus à l’aéroport du Caire – voire expulsés. Le docteur Hicham El Ghaoui, porte-parole de la délégation suisse, souligne que les agissements des autorités égyptiennes envoient un message clair :
« En bloquant cette initiative, l’Égypte montre qu’elle n’est pas sincèrement engagée pour la levée du blocus. S’opposer à cette marche, c’est s’opposer à la paix. (…) Nous sommes déjà en marche depuis des semaines, des mois. Il s’agit de faire comprendre au monde entier que cette cause nous concerne tous. Le monde verra si l’Égypte choisit la paix ou continue d’en empêcher le chemin. »
Marcheurs et convoyeurs en route vers Rafah
Quelque 4 000 militants de 44 pays ont réservé des vols pour Le Caire afin de participer à la caravane, selon Seif Abu Kishk, un des organisateurs. L’objectif est de partir du Caire en bus pour rallier la ville d’Arish, dans le nord du Sinaï, à 344 km au nord-ouest de la capitale, puis de rallier Rafah à pied, du côté égyptien de la frontière avec Gaza, soit « 50 km de marche en trois jours ».
De son côté, partie de Tunis, la caravane Soumoud, formée d’une dizaine d’autocars et d’une centaine de voitures, est arrivée mercredi à Tripoli, la capitale libyenne, où elle a été accueillie par une foule enthousiaste.
Une réponse
l’Égypte de Sissi est en phase de dénigrement par le monde libre des peuples.
Une erreur fatale du gouvernement égyptien va droit vers un soulèvement du peuple égyptien.Un nouveau « Hirak » est en marche.