Le génocide en cours à Gaza va-t-il entrer dans un nouveau point de bascule ? Malgré les réticences du chef de l’armée israélienne et d’une partie croissante de l’opinion publique, le gouvernement israélien a annoncé lundi envisager une extension de ses opérations militaires à Gaza allant jusqu’à l’occupation totale de l’enclave palestinienne. Focus.
Malgré les réticences de l’armée israélienne, Benyamin Netanyahou, pousse pour une occupation totale de Gaza, notamment Gaza-ville et les camps du centre de l’enclave palestinienne. « Israël doit vaincre totalement le Hamas à Gaza », ne cesse de marteler le Premier ministre, en dépit des appels inaudibles au cessez-le-feu de la communauté internationale.
Désaccords entre le gouvernement et l’armée
Benyamin Netanyahou « a pris la décision d’occuper entièrement la bande de Gaza, y compris d’effectuer des opérations dans les zones où des otages sont retenus », écrit ce lundi The Jerusalem Post, citant une source au sein du bureau du Premier ministre. Israël fonce tout droit « vers une embuscade à Gaza », prévient de son côté le chef de l’armée, Eyal Zamir.
L’armée israélienne a réitéré, mardi soir, son opposition à une opération terrestre dans les zones à forte densité de population de la bande de Gaza, où se trouvent probablement les otages. Le chef d’état-major a averti que l’extension des « combats » pourrait conduire à ce que certains des détenus israéliens ne soient jamais retrouvés.
Une extension de la guerre génocidaire sur l’intégralité du territoire, en particulier dans les zones les plus peuplées, représenterait un risque supplémentaire pour des populations aujourd’hui concentrées sur moins de 13 % de l’enclave, selon les données collectées par le Bureau humanitaire des Nations unies (OCHA), le reste de la bande de Gaza étant déjà occupé à 75 % ou interdit d’accès sous peine de mort pour les Palestiniens.
**English below**
— Rima Hassan (@RimaHas) August 6, 2025
Netanyahu pourrait donner l’ordre à son armée de conquérir entièrement la bande de Gaza et pas une sanction ne tombe, alors que même des anciens officiels de la sécurité israélienne appellent la communauté internationale à agir.#genocide #gaza pic.twitter.com/EDrsyW0The
La décision entre les mains des plus extrémistes
Face à la menace d’une intensification de la guerre génocidaire, l’Autorité palestinienne a appelé, lundi, la communauté internationale à « intervenir de toute urgence pour empêcher sa mise en œuvre, qu’il s’agisse d’une forme de pression, de ballons d’essai pour jauger les réactions internationales ou qu’elle soit véritablement sérieuse ».
Lire sur le sujet : « Stopper la guerre à Gaza » : des anciens du Mossad s’adressent à Trump
Les deux hommes, Netanyahou et Eyal Zamir, se sont confrontés mardi lors d’une réunion sécuritaire, à l’issue de laquelle le bureau du Premier ministre a publié un bref communiqué précisant que « l’armée israélienne est prête à mettre en œuvre toute décision prise par le cabinet de sécurité ».
Pour le forum des familles d’otages, l’occupation totale de la bande de Gaza est clairement un arrêt de mort pour les 22 détenus israéliens toujours présumés vivants. La prochaine étape est prévue ce jeudi. Le cabinet de sécurité israélien, où siègent les ministres les plus extrémistes, devra trancher. Lui seul, en principe, peut prendre la décision d’intensifier le génocide en cours.
A lire aussi :
