Alors que l’ONU dénonce un « catalogue d’horreurs » à Gaza et que des employés de l’organisation accusent Israël de génocide, les Houthis du Yémen affirment avoir été de nouveau ciblés par Tel-Aviv, qui a intercepté un drone en provenance de la péninsule arabique.
Les rebelles houthis du Yémen ont affirmé, jeudi, qu’Israël avait de nouveau ciblé Sanaa, la capitale, seulement quatre jours après des bombardements meurtriers.
« Agression israélienne contre la capitale Sanaa », a indiqué la chaîne Al-Massirah, porte-voix des houthistes, sur Telegram, sans fournir davantage de précisions.
Dans la même matinée, l’armée israélienne a annoncé avoir neutralisé un drone venu du Yémen. Mercredi déjà, les houthistes avaient revendiqué le lancement d’un missile contre l’aéroport de Tel-Aviv, interception également confirmée par Tsahal.
Gaza : un « catalogue d’horreurs » selon l’ONU
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dénoncé jeudi « un catalogue sans fin d’horreurs » dans la bande de Gaza, soulignant que « le niveau de mort et de destruction » y était « sans équivalent dans les temps récents ».
Il a insisté : « Gaza est jonchée de décombres, de corps et de preuves de possibles violations graves du droit international ».
Parallèlement, l’armée israélienne a déclaré que deux nouveaux centres de distribution humanitaire seraient achevés « dans les prochains jours » dans le sud de l’enclave. Une fois opérationnels, « cinq points de distribution alimentaire » fonctionneront sous la supervision de la Gaza Humanitarian Foundation. Selon l’armée, plus de 2,3 millions de colis alimentaires hebdomadaires ont déjà été distribués depuis fin mai.
Des factions palestiniennes désarment au Liban
Jeudi, plusieurs groupes palestiniens ont remis à l’armée libanaise des armes lourdes provenant de trois camps de réfugiés situés dans le sud du pays.
Le Comité de dialogue libano-palestinien a confirmé que « huit camions » chargés d’armement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans les camps de Rachidiyé, Al-Bass et Bourj El-Chemali avaient été transférés.
Un photographe de l’AFP a aperçu au moins sept camions dans une caserne de Sour (Tyr), près de Rachidiyé. Cet accord découle d’une rencontre, en mai, entre Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, et le chef de l’État libanais, Joseph Aoun.
Le processus avait débuté le 21 août par la remise d’armes du Fatah dans le camp de Bourj Al-Barajneh, en périphérie de Beyrouth. Le Hamas et le Jihad islamique, alliés du Hezbollah, ne sont pas concernés par cet engagement.
L’ONU sous pression face aux accusations de génocide
Plus de 500 employés du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme ont demandé à leur haut-commissaire, Volker Türk, de qualifier la guerre à Gaza de « génocide en cours », rapporte Reuters.
« Le HCDH a la responsabilité juridique et morale de dénoncer les actes de génocide », ont-ils écrit, ajoutant : « Ne pas qualifier un génocide affaiblit la crédibilité de l’ONU et du système des droits humains ».
Les signataires estiment que les critères légaux du génocide sont réunis, au regard de l’ampleur et de la nature des violations documentées. Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH, a reconnu que « la situation à Gaza nous a tous profondément bouleversés », évoquant la difficulté de collecter les preuves.
Volker Türk a répondu : « Je sais que nous partageons tous une indignation morale et une frustration face à l’incapacité de la communauté internationale à mettre fin à cette tragédie », appelant ses équipes à « rester solidaires ».
Entre dénonciations et tentatives d’apaisement
Ces événements soulignent à la fois la gravité de la situation humanitaire et la complexité géopolitique de la région. Tandis que l’ONU s’inquiète d’un basculement vers des crimes de masse, Israël met en avant ses efforts humanitaires, et certaines factions palestiniennes amorcent un désarmement inédit au Liban.
Une mosaïque d’initiatives, de tensions et de revendications qui illustre la profondeur d’une crise sans issue proche.
