Imposer « les identités LGBT » à l’école au détriment du devoir de neutralité des enseignants de l’Éducation nationale ? C’est bien ce qu’a suggéré la présidente de SOS homophobie, Julia Torlet, qui, lors d’une conférence en août dernier, a appelé à « aller plus loin » que le programme controversé d’éducation à la vie affective et relationnelle (Evars), quitte à « tricher ».
« On est très très fort pour tricher, donc on triche », assume Julia Torlet, présidente de SOS homophobie et professeure de lettres classiques, dans une vidéo diffusée début septembre. Face à une enseignante qui l’interroge sur la manière de faire du militantisme LGBT à l’école malgré le devoir de neutralité des professeurs, Julia Torlet estime que « parler politique » est certes interdit, mais qu’il faut utiliser le terme « dans le sens qui nous arrange ».
Selon la présidente de SOS homophobie, on « peut aller plus loin » que le programme Evars d’éducation à la sexualité instauré depuis la rentrée et « c’est ce qu’il faut faire ». « C’est comme ça qu’on impose les identités LGBTI dans la société », affirme la professeure. L’extrait a été filmé le 23 août à Valence, lors des universités d’été de La France insoumise, puis relayé sur les réseaux sociaux.
Des « conseils » pour contourner la neutralité politique de l’enseignant
La conférence, intitulée « Sous les paillettes, la précarité : la grande vulnérabilité sociale des personnes LGBTI », réunissait la drag queen Emily Tante, la députée LFI Ségolène Amiot et Julia Torlet. Elle a été intégralement enregistrée et publiée sur YouTube par La France insoumise.
Lors d’une session de questions/réponses, une « étudiante en master MEEF pour être professeure de SVT » explique vouloir « pouvoir parler de ma bisexualité avec mes élèves, (…) mais on me répète H24 que le prof doit être neutre politiquement et je sais que l’Éducation nationale risque de me tomber dessus si je le fais ».
Elle demande donc aux conférenciers des « techniques » pour « passer en soum-soum » (en sous-marin) et aborder ces thèmes malgré le cadre légal. « J’adore cette question », réagit Julia Torlet, qui livre alors « deux conseils ».

« On est très très fort pour tricher, donc on triche »
La présidente de SOS homophobie affirme, en premier lieu, qu’il est nécessaire de « décorréler (dissocier) visibilité et vie privée », en précisant que ses élèves « savent » qu’elle est « lesbienne ». Ensuite, elle encourage ouvertement à contourner la loi : « Deuxième chose, on dit qu’il ne faut rien dire. Mais on est très très fort pour tricher, donc on triche ».
Selon elle, parler de son orientation sexuelle ne relève pas de la politique politicienne et ne viole donc pas la neutralité imposée aux professeurs.
« Oui, on n’a pas le droit en tant que fonctionnaire de parler politique. Mais ça n’est pas politique, dans le sens qui nous arrange. Évidemment que nos identités sont politiques, ben oui, évidemment. Sauf que, quand on nous dit ça dans la loi, c’est la politique politicienne. Ben on est prof, c’est pas nous. Donc ça nous arrange, voilà. »
Imposer les identités LGBT dans la société
Elle livre aussi une « petite astuce » : « Moi j’ai jamais dit à mes élèves que j’étais lesbienne. Mais j’ai des lacets arc-en-ciel, je vais en classe comme ça », explique-t-elle, en montrant ses accessoires militants. « Donc c’est écrit sur moi. Voilà. Et c’est comme ça qu’on triche. Et c’est comme ça qu’on impose les identités LGBTI dans la société ».
Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie depuis mai 2024, déclarait dans Libération en juin vouloir mettre « le combat pour les transidentités, l’encadrement d’une GPA éthique, la lutte contre la lesbophobie et la défense de la visibilité lesbienne » au cœur de son mandat. Un mandat qui passe largement par l’école, SOS Homophobie étant agréée par l’Éducation nationale comme association complémentaire de l’enseignement public.
Une réponse
Julia Torlet, c’est un mec ou une meuf?