Selon son avocat, le Dr Hussam Abou Safiya, pédiatre de renom et directeur de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza, est aujourd’hui dans un état critique.
Il est détenu depuis décembre par l’armée israélienne, après avoir été arrêté lors d’un raid mené à l’hôpital le 27 décembre 2024, auquel ont également participé des membres du personnel médical et des patients, conduisant à la fermeture de l’établissement
Il a perdu plus de 40 kg, passant à environ 60 kg, selon son avocat. Sévèrement battu le 24 juin à la prison d’Ofer en Cisjordanie, avec de nombreuses blessures aux côtes, au visage et au dos. Il souffre d’un rythme cardiaque irrégulier et ses demandes de soins, notamment des examens cardiologiques, ont été refusées.
Il demeure en isolement, privé de soleil et contraint de porter ses vêtements d’hiver en plein été gazien. Son avocat alerte que lui, comme d’autres détenus palestiniens, sont dans un état critique.
1400 professionnels de santé tués
Le ministère de la Santé de Gaza indique qu’au moins 360 membres du personnel médical ont été arrêtés depuis octobre 2023, et qu’ils vivent dans des conditions tragiques et difficiles. Parmi eux se trouvent des médecins, privant encore davantage de soins les milliers de Palestiniens blessés.
Il est aussi rapporté que 1 400 professionnels de santé et soignants ont été tués depuis octobre 2023. Ces arrestations massives des personnels médicaux contribuent à l’effondrement du système de santé à Gaza.
Le ministère de la Santé de Gaza demande une intervention internationale urgente pour « criminaliser les pratiques de l’occupation à l’encontre du personnel médical emprisonné et faire pression pour sa libération ». Des organisations comme Amnesty International et le WHO évoquent des allégations de torture, mauvais traitements et disparition forcée à l’encontre de détenus palestiniens, y compris des médecins.
Témoignages accablants
Selon The Guardian, plusieurs médecins détenus ont décrit des conditions de détention marquées par la violence physique, des coups répétés, du harcèlement psychologique, et des humiliations ainsi que la privation de soins, de nourriture, et d’hygiène. Le Dr Abou Safiya, âgé de 51 ans et originaire du camp de réfugiés de Jabalia, avait vu son hôpital passer de 120 à 200 lits malgré les bombardements
Il avait été déjà blessé par un drone en novembre 2024 ; un mois plus tard, son fils de 15 ans a été tué lors d’une frappe au sein de l’hôpital. Malgré les dangers, il refusait d’évacuer Kamal Adwan
