La deuxième « Flottille pour la liberté », partie le 13 juillet pour Gaza, a été interceptée ce samedi à 74 kilomètres du territoire palestinien, dans les eaux internationales. Les 21 passagers, parmi lesquels figurent deux élues françaises de La France insoumise, ont été débarqués en Israël et placés en détention. Une grève de la faim a été entamée par les militants pour protester contre leur arrestation. Focus.
Ce samedi 26 juillet, à 74 km des côtes de Gaza, dans les eaux internationales, l’armée israélienne a intercepté le Handala, un bateau de la Flottille de la liberté pour Gaza. À son bord, 21 passagers et membres d’équipage ont été interpellés et sont désormais détenus en Israël.
« Israël n’a aucune autorité légale sur les eaux internationales »
Le Handala, chargé d’aide humanitaire (lait maternisé, nourriture, médicaments), avait quitté le port de Syracuse (Italie) le 13 juillet, en direction de Gaza. Parmi les passagers se trouvaient 19 militants de différentes nationalités (France, États-Unis, Italie, Norvège, Australie, Espagne, Maroc, Tunisie), dont six Français, deux journalistes, et deux élues de La France insoumise : Gabrielle Cathala et Emma Fourreau.
Selon la Flottille de la liberté, l’interception a été « violente » : la marine israélienne aurait coupé caméras et communications à bord. Le bateau a été redirigé vers le port d’Ashdod. « La marine israélienne a empêché le navire Navarn [nom d’origine du Handala] d’entrer illégalement dans la zone maritime au large de la côte de Gaza », a affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères sur X, ajoutant que « des tentatives non autorisées de briser le blocus sont dangereuses et illégales ».
L’ONG israélienne de défense des droits humains Adalah a dénoncé l’interception comme une violation du droit international : « La flottille n’a jamais pénétré dans les eaux territoriales israéliennes […] Israël n’a aucune juridiction ou autorité légale sur les eaux internationales dans lesquelles le navire naviguait ».
Silence du gouvernement français
L’ONG Adalah précise que la cargaison du Handala « n’était pas militaire » et « destinée à une population confrontée à une famine délibérée sous le blocus illégal d’Israël ». Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré s’être entretenu avec son homologue israélien concernant les deux militants italiens arrêtés.
L’Espagne, dont un ressortissant était à bord, a annoncé vouloir envoyer « tout ce qui est nécessaire à Gaza » via son agence de coopération. En France, Jean-Luc Mélenchon a vivement critiqué le silence du gouvernement français face à l’arrestation de Gabrielle Cathala et Emma Fourreau, évoquant des « parlementaires kidnappées dans les eaux internationales ».
Lire sur le sujet : Flottille pour Gaza : un nouveau bateau va tenter de briser le blocus israélien
Détention et grève de la faim
L’ONG Adalah a indiqué à l’AFP avoir envoyé des avocats pour parler aux détenus, sans succès. Une grève de la faim a été lancée par plusieurs membres de l’équipage, dont l’eurodéputée Emma Fourreau.
Douze passagers ont refusé de signer leur expulsion « volontaire » et seront donc présentés devant un tribunal en Israël. Trois passagers, dont Gabrielle Cathala, ont accepté l’expulsion.
A lire aussi :
