Plusieurs bateaux de la flottille pour Gaza ont été interceptés mercredi par la marine israélienne. L’opération s’est déroulée illégalement en eaux internationales. Sur les 45 embarcations, une trentaine ont été arraisonnées : une victoire symbolique pour la Global Sumud, dont l’objectif est de « briser le blocus israélien » imposé à Gaza.
Partie d’Espagne début septembre, la flottille réunit environ quarante-cinq bateaux et près de 500 militants propalestiniens venus de plus de quarante pays, dont neuf parlementaires français, italiens et une élue grecque. Alors qu’elle naviguait en Méditerranée, au large de l’Égypte, et approchait des côtes de Gaza, les forces israéliennes ont lancé leurs premières interceptions, dans la nuit. Au moins 30 navires ont été arraisonnés.
« Une attaque illégale contre des humanitaires non armés »
« Plusieurs navires de la flottille (…) ont déjà été arrêtés en toute sécurité et leurs passagers sont en cours de transfert vers un port israélien », a indiqué mercredi soir le ministère israélien des affaires étrangères sur X. De son côté, l’organisation Global Sumud a dit travailler « sans relâche pour retrouver tous les participants et membres d’équipage ».
Elle a dénoncé « une attaque illégale contre des humanitaires non armés » et a appelé « les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord ». L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan (LFI), présente sur un des navires, a accusé Israël de procéder à des arrestations « illégales », « arbitraires », visant « des centaines » de militants.
Submergée par le nombre d’embarcations cherchant à forcer le blocus de Gaza, la marine israélienne, qui a tenté toute la nuit de stopper la flottille Global Sumud, n’avait pas totalement réussi à bloquer sa progression mercredi matin : une victoire symbolique pour ses organisateurs.
Une dizaine de navires toujours en route
« Trente bateaux » naviguent encore vers l’enclave palestinienne et se trouvent « à 46 milles nautiques [85 km] malgré les agressions incessantes » de la marine israélienne, affirmait, ce matin, dans un dernier message Saif Abukeshek, porte-parole de la Flottille. Ce jeudi, une dizaine de navires poursuivaient toujours leur route vers Gaza, malgré le blocus israélien.
Les bâtiments italiens et espagnols chargés d’assurer leur sécurité ont cessé leur escorte lorsqu’ils ont franchi le seuil des 150 milles nautiques (278 km) de la bande côtière, invoquant des raisons de sûreté. Dans plusieurs villes européennes, des mobilisations ont eu lieu mercredi soir.
À Rome, Naples et Florence, plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre les interceptions. À Berlin, des rassemblements ont eu lieu à la gare centrale. À Bruxelles, des cortèges ont convergé vers le ministère belge des Affaires étrangères. À Paris, un rassemblement s’est tenu place de la République pour « exiger la libération des participants », tandis qu’à Barcelone, des militants espagnols se sont regroupés devant le consulat israélien.
Conséquences diplomatiques et juridiques
Sur le plan diplomatique, le président colombien Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la délégation israélienne, dénonçant un « crime international ». Le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié l’opération d’« acte de terrorisme ». En France, le ministre démissionnaire Jean-Noël Barrot a exhorté Israël « à assurer la sécurité des participants ».
Côté juridique, une coalition d’avocats « des ressortissants français », a annoncé avoir déposer plainte devant les juridictions nationales « pour juger des infractions commises à l’encontre de citoyens français à l’étranger », et exhorter la France « à saisir immédiatement la Cour Internationale de Justice (CIJ) à l’encontre d’Israël ». Les avocats annoncent également la tenue d’une conférence de presse le vendredi 3 octobre 2025 à Paris.
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