Alors qu’Israël vient d’annoncer officiellement le lancement d’une invasion militaire terrestre au cœur de la ville de Gaza, une commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU confirme, dans un rapport publié ce mardi, le caractère génocidaire de l’agression israélienne. Zoom.
Mardi 16 septembre, les experts d’une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le Territoire palestinien occupé ont publié un rapport sur la situation dans l’enclave. Les conclusions sont catégoriques : Israël commet quatre des cinq actes constitutifs du crime de génocide.
Une intention d’exterminer les Palestiniens de Gaza
La commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU affirme, dans un rapport rendu public ce mardi, qu’Israël est bien en train de commettre un génocide contre les Palestiniens de Gaza. Ce document très détaillé estime que l’agression israélienne a provoqué un génocide, tel que défini par une convention adoptée en 1948 par les Etats membres des Nations unie.
Conformément à cette définition, le rapport cite quatre actes pour justifier son constat : le meurtre de membres du groupe ; l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale ; la soumission intentionnelle à des conditions d’existence menant à sa destruction physique totale ou partielle ; et des mesures destinées à entraver les naissances.
« Il est clair qu’il existe une intention de détruire les Palestiniens de Gaza au travers d’actes qui répondent aux critères fixés par la convention » sur la prévention et la répression du génocide, déclare Navi Pillay, avocate sud-africaine et présidente de la commission.
Une « politique concertée » de destruction
Le rapport indique que 83 % des cibles palestiniennes sont des civils, conséquence du bombardement des logements et d’une « politique concertée » de destruction du système de santé. Il souligne également que les enfants sont visés « dans l’intention de les tuer », écrivent les enquêteurs.
La commission cite les propos du président israélien Isaac Herzog, du Premier ministre Benyamin Netanyahou et de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, qui confirment selon elle le caractère prémédité de ces actions. “Ce ne sont pas des accidents de guerre. Ce sont des actes délibérés visant la destruction d’un peuple”, ajoute Pillay dans un quotidien américain.
« Israël est responsable de l’échec à prévenir le génocide, de la commission du génocide et de l’échec à punir le génocide », souligne le rapport. Il rappelle également que l’État israélien n’a pas respecté les mesures conservatoires décidées début 2024 par la Cour internationale de justice, saisie par l’Afrique du Sud, pour éviter un génocide.
Lire sur le sujet : Gaza : les Palestiniens refusent de se plier aux ordres d’évacuation d’Israël
« Gaza brûle »
Le document recommande à Israël de mettre un terme immédiat au génocide en cours : arrêter la famine, lever le siège du territoire et permettre l’accès sans entrave de l’aide humanitaire. « Les conclusions du rapport viennent soutenir les constats et les déclarations successives de Palestiniens, d’Israéliens et d’organisations de défense des droits humains qui, depuis un an, vont dans le même sens », remarque Middle East Eye.
Ce rapport paraît alors que l’armée israélienne a annoncé, ce mardi avant l’aube, le lancement d’une invasion terrestre dans la ville de Gaza. « Gaza brûle », a déclaré le ministre de la Défense, Israel Katz. Près de 320 000 personnes ont fui le nord de l’enclave. Environ 650 000 civils demeurent dans la ville, refusant d’obéir à l’ordre d’évacuation israélien.
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