Alors que le système de santé gazaoui est déjà submergé par les victimes des bombardements israéliens, des tirs sur les centres d’aide, de la famine et de la propagation des maladies, les agences de l’ONU ont confirmé, ce mercredi, la mort de trois Palestiniens atteints du syndrome de Guillain-Barré (SGB) : une maladie neurologique rare pouvant entraîner une faiblesse musculaire soudaine. Récap.
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé hier la mort de trois Palestiniens atteints du syndrome de Guillain-Barré (SGB), une maladie neurologique rare pouvant entraîner une faiblesse musculaire soudaine, voire une paralysie. Deux des victimes de la SGB étaient des enfants de moins de 15 ans, décédés « faute d’accès aux traitements vitaux » en raison du blocus imposé par Israël sur l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave.
Trois morts liés au syndrome de Guillain-Barré
Dans un communiqué publié sur Telegram, le ministère de la Santé a alerté contre « une hausse inquiétante des cas de paralysie aiguë et du syndrome de Guillain-Barré chez les enfants, en raison d’infections atypiques et de l’aggravation de la malnutrition aiguë ».
« Des examens médicaux ont révélé la présence de virus intestinaux autres que la poliomyélite, confirmant l’existence d’un environnement propice à la propagation incontrôlée des maladies infectieuses dans l’ensemble du territoire », poursuit le texte. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s’alarme « d’une augmentation inquiétante » des cas, note que 30 % des patients atteints du SGB doivent être admis en unité de soins intensifs.
Gaza faces a deadly outbreak of Guillain-Barré syndrome, driven by contaminated water and overcrowding, with no treatment available.
— Quds News Network (@QudsNen) August 5, 2025
Children are most at risk, as cases and deaths rise alongside famine and disease. pic.twitter.com/rLnoUTZ6pK
64 cas recensés dont 27 chez les enfants
Selon les autorités sanitaires gazaouies, 64 cas, dont 27 chez des enfants de moins de 15 ans, ont été recensés, selon un décompte effectué le 31 juillet 2025, contre seulement cinq cas par an avant l’escalade du génocide en octobre 2023. Parmi ceux-ci, 32 cas ont été recensés dans le gouvernorat de Khan Younis (50 %), 28 dans le gouvernorat de Gaza (44 %) et quatre dans le gouvernorat de Deir al Balah (6 %).
Bien que de nombreux cas aient été signalés dans des zones très densément peuplées, en particulier à Khan Younis et à Gaza ville, aucun cluster de cas n’a été signalé dans des zones géographiques définies. Selon l’OMS, il n’y a actuellement aucun stock disponible d’immunoglobulines intraveineuses (IVIG), le principal médicament utilisé pour le traitement du SGB.
Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est une maladie neurologique et auto-immune qui affecte le système nerveux et provoque une paralysie progressive des muscles. Le SGB n’est pas une maladie contagieuse et est souvent déclenché par une infection antérieure, qu’elle soit virale ou bactérienne, qui perturbe le système immunitaire.

12 000 enfants souffrent de malnutrition
Dans la plupart des cas, les malades peuvent se rétablir sans séquelle en quelques semaines. Mais, « même dans les meilleurs contextes sanitaires, 3 % à 5 % des patients décèdent de complications de la maladie, telles qu’une paralysie des muscles de la respiration, une septicémie, une embolie pulmonaire ou un arrêt cardiaque », résume l’agence sanitaire mondiale de l’ONU.
Par ailleurs, l’aggravation de la famine observée ces dernières semaines dans l’enclave palestinienne a fait grimper le nombre total de Palestiniens décédés pour cause de malnutrition à 193 personnes, dont 96 enfants, selon un décompte effectué mercredi 6 août 2025.
Ce chiffre comprend cinq personnes décédées dans des hôpitaux avant-hier mardi. Près de 12.000 enfants de moins de cinq ans à Gaza souffraient de malnutrition aiguë en juillet. Parmi ces enfants, plus de 2.500 d’entre eux souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS), dont 40 ont été hospitalisés dans des centres de stabilisation.
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